La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 sur la Seine s’est déroulée sans incident, à la grande fierté nationale. Mais au-delà de ce succès incontestable, il convient de rester lucide : sécuriser un événement de cette ampleur ne saurait jamais éliminer totalement le risque.
Je fais partie de ceux qui considéraient déraisonnable l’idée même d’organiser une cérémonie d’ouverture aussi ambitieuse en plein cœur de Paris, sur un espace aussi ouvert que la Seine. Aujourd’hui, je suis le premier à me réjouir du succès logistique, organisationnel et sécuritaire de cette soirée historique.
La mobilisation et le professionnalisme exceptionnels des forces de sécurité intérieure ont permis de relever un défi sans précédent dans notre pays. À ce titre, les félicitations sont pleinement méritées.
Pour autant, ceux qui affichaient un optimisme absolu sur la réussite de cet événement devraient accueillir cette victoire avec la plus grande modestie.
Car dans une opération d’une telle envergure, le facteur inconnu reste omniprésent. Un grain de sable peut à tout moment enrayer la machine, aussi bien préparée soit-elle. L’histoire récente de la France nous rappelle que, même avec une mobilisation maximale, le risque zéro n’existe pas.
L’optimisme n’a pas sa place dans l’analyse des risques. Seule compte l’objectivation froide des menaces et des vulnérabilités.
Hier encore, les actes de sabotage coordonnés contre le réseau de la SNCF ont rappelé brutalement à tous les acteurs de la sécurité que la situation pouvait basculer en quelques instants. Si un incident s’était produit durant la cérémonie, les titres de la presse mondiale auraient été tout autres.
Avec le recul, mon évaluation initiale demeure inchangée. Certains risques peuvent être acceptés car maîtrisables. D’autres, par leur nature ou leur ampleur, devraient rester hors du champ des compromis.
La cérémonie d’ouverture a démontré l’excellence des forces engagées, mais elle a également mis en lumière la fragilité permanente de ce type d’événements.
Comme le disait Napoléon Bonaparte : « Tous les événements ne tiennent qu’à un cheveu. »