Dans les débats sur le terrorisme islamiste, une notion théologique mérite une attention particulière : la taqîya. Ce concept ancien, souvent mal compris, fait aujourd’hui l’objet de détournements inquiétants par certains groupes extrémistes.
À l’origine, la taqîya est un principe islamique autorisant un croyant à dissimuler sa foi en cas de danger ou de persécution grave.
Elle repose sur une intention claire : préserver la vie, la dignité et la communauté religieuse face à des menaces existentielles.
Historiquement, elle a été pratiquée par :
Dans ce cadre, la taqîya ne visait ni la ruse ni l’agression, mais la survie dans un environnement hostile.
Aujourd’hui, certains réseaux terroristes, notamment affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda, se sont approprié ce concept à des fins opérationnelles.
Ils en font un outil de dissimulation tactique, permettant à leurs membres de se fondre dans la société, parfois pendant des années, avant de passer à l’action.
Concrètement, ces individus peuvent :
Cette stratégie vise à déjouer les services de renseignement et à préparer des actions violentes dans l’ombre, tout en brouillant les repères habituels de la radicalisation visible.
Il est fondamental de rappeler que cette instrumentalisation dénature radicalement le sens originel de la taqîya.
Ce qui était un mécanisme de protection devient une arme de dissimulation au service de la violence.
Cette dérive révèle la capacité de certains groupes extrémistes à :
En brouillant les frontières entre foi, ruse et violence, ils entretiennent une zone grise idéologique, dangereuse pour la compréhension publique de l’islam.