À chaque chute de régime autoritaire, l’espoir d’un renouveau démocratique resurgit.
Dans un pays brisé par des décennies de guerre et d’oppression, nombreux sont ceux qui osent croire à une aube nouvelle.
Mais en Syrie, cet espoir pourrait bien n’être qu’un mirage, masquant une réalité plus sombre : celle d’un avenir dominé non par la démocratie, mais par des forces radicales.
Parmi les acteurs susceptibles de façonner l’après-Assad, Hayat Tahrir al-Cham (HTS) occupe une place centrale.
Ce groupe djihadiste, dominant dans le nord-ouest de la Syrie, ne revendique ni pluralisme ni droits fondamentaux, mais l’instauration d’un État islamique régi par la charia.
La domination de HTS signifierait :
Ce scénario inquiète bien au-delà des frontières syriennes. Pour l’Europe et le reste du monde, l’expansion du djihadisme signifie :
Même si l’aspiration démocratique des Syriens est réelle et légitime, les conditions de sa réalisation sont aujourd’hui presque inexistantes.
La scène politique actuelle est dominée par des forces armées, idéologiques ou sectaires, qui rejettent ouvertement les principes démocratiques les plus élémentaires.
La guerre a laissé un pays :
Les précédents de l’Irak ou de la Libye doivent servir d’avertissement.
La chute de régimes autoritaires ne garantit en rien l’émergence d’une démocratie stable.
Au contraire, elle peut ouvrir la voie à des luttes de pouvoir sanglantes, où les forces les mieux armées et les plus radicales l’emportent.
En Syrie, l’influence persistante de groupes djihadistes combinée à une fragmentation sociale extrême rend la perspective démocratique encore plus fragile.
Face à cette situation, la communauté internationale ne peut se contenter de discours incantatoires.
Elle doit privilégier une stratégie cohérente, reposant sur :
La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit sur un terreau politique, social et culturel qu’il faut patiemment renforcer.
Le vent démocratique ne soufflera pas sur Damas demain.
Pas tant que les groupes armés chercheront à imposer leur loi par la force.
Mais en prenant acte de cette réalité, en agissant avec lucidité et détermination, la communauté internationale peut contribuer à éviter le pire — et, peut-être, à préparer le terrain d’un avenir plus stable pour la Syrie.