Depuis longtemps, l’information chasse l’autre, devenant ainsi un « bien de consommation » jetable au fil des ans. Les actions terroristes du Hamas le 7 octobre en Israël ont relégué la guerre en Ukraine hors de nos écrans. La réplique d’Israël dans la bande de Gaza a fait oublier les actes terroristes du 7 octobre, et dans quelques jours, un événement d’envergure internationale nous fera oublier les souffrances endurées par les familles israéliennes et palestiniennes.
Pour maintenir son intérêt, l’information doit aujourd’hui être plus que jamais sensationnelle et spectaculaire, afin de susciter des émotions qui peuvent mener à des débats enflammés, voire à la violence.
Notre société est devenue une salle de spectacle à ciel ouvert, où les malheurs des uns captivent des milliards de personnes aux quatre coins de la planète.
La formule des médias est simple : plus nous vous captivons, plus nous maintenons votre attention, et plus vous êtes susceptibles de voir nos publicités.
Les Restos du Cœur font-ils régulièrement la une de l’actualité, alors qu’ils vont devoir refuser de l’aide à des milliers de familles cet hiver ? Les jeunes entrepreneurs font-ils la une des journaux télévisés, malgré leur passion et leur détermination pour faire avancer notre économie ?
Aristote disait que l’information exposée dans les circonstances les plus choquantes est celle dont le public se souviendra le plus longtemps.
Pour être remarquée, l’information doit invariablement comporter une touche de sensationnalisme et de suspens, de manière à captiver l’auditeur et à susciter des avis tranchés. Elle est idéalement renforcée par des déclarations de politiciens adoptant des positions martiales et empruntant parfois le chemin de la vengeance ou de l’indignation. Une fois tous ces éléments réunis, c’est le jackpot, car une opinion est formée et elle se nourrit sans cesse d’informations qui renforcent ses convictions.