Origines et Évolution de l’Organisation :

Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui signifie « Organisation de Libération du Levant », est un groupe islamiste armé actif en Syrie. Fondé en janvier 2017, HTS est issu de la fusion de plusieurs groupes rebelles, dont le Front al-Nosra, l’ancien affilié syrien d’Al-Qaïda. Sous la direction d’Abou Mohammed al-Joulani, HTS s’est progressivement éloigné de l’agenda mondial d’Al-Qaïda pour se concentrer sur le conflit syrien et présenter une image plus localiste.

Les Leaders Successifs :

Abou Mohammed al-Joulani (2017 – présent) : Leader emblématique de HTS, il a été l’architecte de la transformation du Front al-Nosra en HTS. Al-Joulani a adopté une approche pragmatique pour consolider le pouvoir de HTS dans la région d’Idlib.

Objectifs et Stratégies :

HTS aspire à établir un état islamique en Syrie, mais sa stratégie est centrée sur le contrôle local et la lutte contre le régime de Bachar al-Assad. Le groupe prétend être indépendant et s’est publiquement distancié d’Al-Qaïda pour gagner en légitimité locale et internationale.

HTS s’appuie sur un mélange de guerre conventionnelle et asymétrique, tout en contrôlant des infrastructures et des institutions civiles dans les zones qu’il administre.

Principales Actions :

HTS a été impliqué dans plusieurs batailles clés du conflit syrien, notamment :

  • La bataille d’Idlib (2019-2020) : Le groupe a résisté à l’offensive conjointe des forces syriennes et russes dans la dernière grande enclave rebelle.
  • Affrontements inter-rebelles : HTS a souvent affronté d’autres factions rebelles pour consolider son hégémonie dans le nord-ouest de la Syrie.
  • Prise d’Alep (novembre 2024) : HTS a mené une offensive majeure contre les forces gouvernementales syriennes, s’emparant de la majeure partie de la ville d’Alep. Cette victoire stratégique a renforcé son rôle dominant dans le conflit syrien tout en attirant des frappes aériennes intenses de la part de la Russie en soutien au régime de Bachar al-Assad.

Les Mécanismes de Financement :

HTS utilise une combinaison de sources de financement pour soutenir ses opérations militaires et civiles :

  • Taxes locales : Prélèvements sur les commerces, les services publics et les transports dans les zones qu’il contrôle.
  • Postes frontaliers : Les douanes imposées aux points de passage entre Idlib et les territoires gouvernementaux ou kurdes.
  • Dons privés : Financements issus de la diaspora syrienne ou de donateurs dans les pays du Golfe.
  • Extorsion : Imposition de « taxes de protection » et confiscation de biens dans les territoires contrôlés.

Capacité d’Action en 2024 :

HTS reste la principale force dominante dans la province d’Idlib, malgré les pressions militaires de la part du régime syrien et de ses alliés. En 2024, sa capacité d’action est limitée au niveau local, mais il conserve une influence significative :

  • Militairement : HTS dispose d’une organisation bien structurée et d’une capacité à mener des opérations de défense efficace dans des environnements complexes.
  • Politiquement : Le groupe cherche à se repositionner comme un acteur légitime en limitant ses liens avec le terrorisme international.
  • Humanitairement : HTS contrôle des programmes d’aide et d’assistance pour les populations locales, renforçant son ancrage territorial.

Conclusion :

Hayat Tahrir al-Cham (HTS) illustre l’évolution des dynamiques jihadistes, passant d’une vision globaliste à une stratégie focalisée sur le local. Bien que ses ambitions internationales soient marginales, sa domination sur Idlib en fait un acteur central du conflit syrien en 2024. Sa transformation et sa tentative de légitimation posent des questions sur la manière dont les groupes armés peuvent évoluer dans des contextes de guerre prolongée.

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