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Quand la parole s’efface sous les balles

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Mercredi 10 septembre 2025, sur le campus d’Utah Valley University, à Orem (Utah), Charlie Kirk a été abattu pendant une intervention publique. Un choc immédiat, puis le brouillard : rumeurs, emballement, sidération. La démocratie ne tient que si les mots tiennent encore.

Charlie Kirk (31 ans) était une figure conservatrice américaine, cofondateur en 2012 de Turning Point USA et animateur de The Charlie Kirk Show. Proche de Donald Trump, il s’était imposé comme visage de la mobilisation étudiante « pro-marché » et national-conservatrice, multipliant les tournées sur campus avec un style frontal, clivant, mais influent. Son assassinat en plein événement universitaire a aussitôt pris une dimension nationale.

Un meurtre au cœur d’un campus

Selon les autorités locales, l’attaque a eu lieu en extérieur, lors d’un format d’échanges avec les étudiants. L’enquête a conduit à l’interpellation de Tyler Robinson, 22 ans, inculpé pour meurtre aggravé. Le parquet de l’Utah vise la peine capitale. L’université a annoncé une veillée d’unité et revu ses protocoles internes.

Sécurité des campus : angles morts

L’affaire met à nu des failles très concrètes parmi lesquelles le contrôle de la périmétrie et périphérie, le contrôle des sacs et également le placement de la scène. Des responsables de la sécurité pointent un réglage trop « light » pour un évènement aussi exposé. Là où l’anticipation vacille, la fenêtre d’opportunité se crée.

Quand les mots deviennent des armes

Dans les heures qui ont suivi, des narratifs contradictoires ont fleuri, amplifiés par des acteurs étrangers hostiles à Washington. La désinformation transforme la stupeur en polarisation active, brouille l’enquête et érode la confiance civique. Ce n’est pas neuf, mais c’est de plus en plus industriel.

L’ONU alerte, de son côté, sur l’effet corrosif du couple désinformation/haine en ligne qui attise les divisions et banalise la violence. En Europe, le Conseil de l’Europe souligne la « mass production of hate » à l’ère numérique. Le terreau est global et les déflagrations locales.

Les chiffres ne consolent personne, mais ils parlent

En 2023, 46 728 personnes sont mortes par arme à feu aux États-Unis, selon les données CDC analysées par le Pew Research Center. Le total recule légèrement depuis le pic pandémique, mais demeure à un niveau inédit pour un pays riche. La réalité statistique, têtue et éclaire le contexte du drame d’Orem.

Une ligne rouge non négociable

Dénoncer la violence, quelle qu’en soit l’origine, n’est pas un geste partisan. C’est défendre un principe universel à savoir le droit de vivre et de s’exprimer sans peur. La République américaine, française, ou autre ne tient que si le désaccord reste dicible, même âpre. Quand les balles remplacent les idées, tout s’écroule : institutions, libertés, confiance. Rappeler cela n’est ni naïf ni moraliste. C’est vital.

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