Depuis quelques jours, les mots me manquaient. La colère m’a imposé le silence. Colère contre tous ces monstres qui, au nom d’une religion, massacrent des innocents. Colère contre les maîtres du monde qui, malgré les siècles, n’ont finalement jamais rien compris. Colère contre toutes les formes d’extrémisme qui n’apportent que ruine et désespoir.

Quand la foi véritable est détournée

Ce soir, je suis juif, chrétien, musulman. Car au cœur de chacune de ces religions réside une lumière faite d’amour, de respect et de fraternité. Ceux qui tuent, qui persécutent, qui divisent au nom de Dieu, ne sont que des imposteurs, des traîtres à l’humanité. Ils ne glorifient aucune foi, ils déshonorent l’humanité.

La foi véritable n’appartient pas aux extrémistes, elle réside dans les gestes simples, dans l’accueil de l’autre, dans le regard bienveillant porté sur celui qui ne nous ressemble pas.

En colère, mais debout

Ce soir, je suis aussi professeur, policier, gendarme, militaire, tous ces visages de la République qui œuvrent dans l’ombre et parfois au prix de leur vie pour défendre nos libertés. Mais je suis aussi ce simple citoyen, anonyme parmi tant d’autres, qui n’aspire qu’à une chose si simple et pourtant si difficile : que le monde vive en paix.

La paix ne naît pas d’un miracle. Elle exige de la vigilance, du courage, et parfois une infinie patience face à la barbarie. Mais elle est notre seul horizon possible.

Un rêve à reconstruire

Chaque jour, malgré l’horreur, malgré les injustices, il nous faut continuer de croire que l’humanité vaut la peine d’être sauvée. Que les monstres qui sèment la terreur n’auront pas le dernier mot. Que notre rêve d’un monde apaisé, respectueux des croyances, des idées et des différences, est plus fort que leur haine.

Ce soir, et pour tous les soirs à venir, je choisis de ne pas céder à la peur. Je choisis de ne pas céder à la haine. Je choisis d’être du côté de la vie.