Dans les tensions que traverse notre société, une constante demeure : une infime minorité, souvent violente et incontrôlable, parvient régulièrement à imposer sa loi à une majorité silencieuse. Ce paradoxe révèle des failles profondes dans notre capacité collective à affirmer l’autorité.
Dans de nombreux quartiers sensibles, quelques individus sèment la peur et oppriment une population bien plus nombreuse. Le terrorisme, lui aussi, est l’œuvre d’une poignée d’acteurs capables de déstabiliser des sociétés entières.
Les blocages d’universités illustrent également ce déséquilibre : une minorité radicale parvient à étouffer la majorité des étudiants.
Pourquoi une telle récurrence ? Parce que les minorités violentes n’ont rien à perdre et agissent sans retenue, tandis que la majorité évalue, hésite, redoute les conséquences.
Les décideurs, confrontés à ces situations, se posent trop souvent les mauvaises questions :
👉 Mon action va-t-elle aggraver la situation ?
👉 Quelles en seront les conséquences pour ma carrière ?
👉 Que se passera-t-il en cas de dérapage médiatisé ?
Cette peur du coût personnel paralyse l’action publique. Pourtant, gouverner, ce n’est pas chercher à être aimé ni à préserver son image, mais agir dans l’intérêt général.
L’autorité – et non l’autoritarisme – est indispensable pour empêcher que des minorités violentes ne prennent le contrôle de l’espace public.
Face à ces défis, tout est une question de volonté, mais surtout de courage politique et moral. Car sans fermeté juste et assumée, c’est le pacte social lui-même qui s’effrite.