En 2021, près de 80 % de la production mondiale de Captagon provenait de Syrie. Selon une enquête du New York Times, cette drogue de synthèse aurait généré quelque 5,7 milliards de dollars de revenus annuels.
Un chiffre vertigineux, d’autant plus saisissant qu’il s’approche des revenus officiels du pays, estimés à 8 milliards de dollars.
Derrière ce commerce : une alliance opaque entre trafiquants, milices et figures de l’État syrien.
Le Captagon n’est pas né dans les laboratoires clandestins du Proche-Orient.
Dans les années 1960, il était prescrit en Europe pour :
Ce médicament contenait alors de la fénétylline, une molécule associant amphétamine et théophylline. Mais dans les années 1980, il est progressivement retiré du marché, en raison de ses effets secondaires et de son fort potentiel addictif.
Aujourd’hui, le Captagon a changé de nature. Il contient :
Résultat : une drogue bon marché, facile à produire, massivement consommée au Moyen-Orient.
Le Captagon n’est pas seulement une drogue de rue. Il a été utilisé à grande échelle par certains groupes djihadistes pour ses effets déshumanisants.
Ses principales conséquences sur les combattants :
Dans les zones de guerre, cette drogue agit comme un multiplicateur de violence, transformant ses consommateurs en machines à tuer insensibles.
Le Captagon constitue aujourd’hui une ressource stratégique pour le régime syrien.
Il s’inscrit dans un écosystème tentaculaire, où convergent :
Loin d’être marginal, ce trafic :
La Syrie est devenue un pivot du narcotrafic global, jouant un rôle aussi crucial que discret dans cette nouvelle économie de la drogue.
Alors que l’attention médiatique reste souvent focalisée sur les cartels latino-américains, le rôle central de la Syrie dans l’économie des drogues de synthèse reste largement sous-évalué.
Ce phénomène dépasse le cadre régional. Il pose des questions géopolitiques majeures :