Penser l’impensable est souvent perçu comme anxiogène, voire inutile. Pourtant, c’est en temps de paix et de calme apparent que se prépare la capacité à affronter les tempêtes.
Notre cerveau reptilien est programmé pour éviter les menaces immédiates, pas pour anticiper les dangers lointains.
Évoquer un risque de guerre, de terrorisme ou de catastrophe naturelle déclenche instinctivement rejet ou déni, car ces réalités troublent la stabilité de notre quotidien.
Face à cette résistance naturelle, les budgets alloués à la sécurité, qu’ils soient publics ou privés, ne sont augmentés qu’après les crises. Trop rarement avant.
C’est pourtant dans les périodes de calme qu’une véritable préparation stratégique est possible :
Aborder ces sujets à froid permet d’absorber les enjeux sans être submergé par l’émotion, condition indispensable pour une réponse efficace le jour venu.
Parler de risques divise systématiquement :
Dans cet affrontement silencieux, seule une communication rigoureuse et presque scientifique peut faire basculer les décisions. Prouver que prévenir coûte infiniment moins cher que subir reste un défi majeur pour les experts en sécurité et défense.
Les attentats du 11 septembre 2001, du 13 novembre 2015 à Paris ou encore du 7 octobre 2023 en Israël auraient sans doute pu être évités avec une approche préventive sérieuse.
Mais trop souvent, les analystes de risques, ni pessimistes ni optimistes, sont relégués au rang de lanceurs d’alerte incompris.
Un risque correctement identifié, rappelons-le, finit toujours par devenir une menace concrète. Seule la vigilance constante permet de retarder ou d’empêcher cette inéluctable évolution.