Avec deux coups de gueule en 2 mois, je pense que certains vont finir par penser que je suis vraiment ronchon.
En matière de recherche d’emploi, je suis resté bloqué à l’année 2003. En ces temps lointains, lorsque je répondais à une offre d’emploi, l’entreprise me répondait, même en cas de réponse négative en disant que mon parcours était super, mais que ma candidature n’avait pas été retenue. Aujourd’hui, dans la majorité des cas, les entreprises ne s’emmerdent même plus avec ce type de bienséance. Les CV sont triés par de super-robots dotés d’une intelligence artificielle qui à « coup sûr » permettent d’identifier les meilleurs profils. Et le tour est joué. Pourtant, beaucoup de ses entreprises sont certifiées Investor in people, font de la responsabilité sociétale leur cheval de bataille et bien entendu placent l’homme et la société avec un grand S au cœur de leur préoccupation.
Foutaise ! L’entreprise de 2022 a des actionnaires qui veulent toujours plus de profit et ce sont eux qui drivent l’animal.
Ces entreprises sont « agiles » et ne voient plus dans une crise une source de danger, mais uniquement des opportunités. Opportunité d’optimiser les effectifs, opportunité de conquérir de nouveaux marchés, opportunité de profiter grassement du « quoi qu’il en coûte » et pour certaines bien plus vicieuses, opportunité de faire s’envoler leurs prix de vente sous le prétexte de raréfaction de matières premières. Beaucoup trop d’entreprises sont devenues juste des machines à cash, perdant en route ce qui faisait d’elles de grandes entreprises. Que ces entreprises ne s’étonnent pas de faire face à des vagues de démissions ou à de jeunes candidats qui finissent par dicter leurs conditions. Contrairement aux baby-boomers (nés entre 1945 et 1965) et à la génération X (né entre 1966 et 1976), ces jeunes candidats de la génération Z ou digitale native cherchent un sens à leur aventure professionnelle. Ils n’ont pas pour objectif de s’acheter un pavillon en banlieue ou un studio de 9 m2 en plein cœur de Paris. Ils veulent vivre et donner un sens à chacune de leurs actions.
Ce qui est complètement dingue, c’est qu’en les regardant évoluer, j’ai exactement la même sensation bien que nous n’ayons pas le même âge.
Si nous ne voulons pas que notre société se fracasse, il va falloir que les entreprises retrouvent de leur superbe et pour ce faire, agissent en personne morale responsable et humaniste. Que ces entreprises commencent donc par ne pas oublier que derrière chaque CV, il y a des personnes qui ont une seule attente : avoir une réponse, ce qui constitue en soi une marque de respect.
Fort heureusement, en France et de par le monde, il y a des entreprises qui placent réellement l’humain au cœur de leur stratégie. Le seul problème est que, pour l’instant, elles ne sont pas assez nombreuses.
ANDRH – Association Nationale des DRH #entreprises #respectetoncandidat