Le décès tragique de Stéphane Vitel, principal du collège Marcel Pagnol de Lisieux, soulève une profonde émotion et de nombreuses interrogations. Alors que les circonstances exactes de sa mort restent à élucider, l’hypothèse d’un homicide est envisagée par les enquêteurs. Si cette piste venait à se confirmer, elle révélerait une faille grave dans la gestion des risques liés à la sécurité des établissements scolaires.

Une mission qui ne devait pas être la sienne

En matière de sécurité, la levée de doute physique consécutive à une alarme intrusion n’est jamais un acte anodin. Elle expose celui qui la réalise à un danger immédiat : celui de se retrouver face aux intrus qui ont pénétré sur les lieux. Cette procédure ne devrait en aucun cas incomber à un principal de collège, ni à aucun personnel éducatif ou administratif, qu’il évolue dans le secteur public ou privé.

La levée de doute doit être réalisée selon des protocoles stricts : par vidéoprotection lorsqu’elle est disponible, par une entreprise de sécurité privée dûment formée et équipée, ou directement par les forces de l’ordre lorsque la situation l’impose. En aucun cas, des personnels non entraînés à ce type de risque ne doivent être exposés.

Un drame qui souligne l’urgence d’une refonte des pratiques

Au-delà de l’émotion suscitée par ce drame, il doit être l’occasion d’une prise de conscience collective. Les protocoles de sécurité doivent être impérativement renforcés dans les établissements scolaires. La protection de celles et ceux qui consacrent leur vie à éduquer nos enfants ne peut souffrir d’aucune approximation.

Le temps n’est plus aux demi-mesures. La sécurité des écoles, collèges et lycées doit être appréhendée avec la même rigueur que celle appliquée à d’autres infrastructures sensibles. Cela implique une formation spécifique des personnels, des dispositifs de levée de doute professionnels, et un partenariat renforcé avec les forces de l’ordre.

Ne jamais banaliser le risque

Chaque établissement scolaire doit être un sanctuaire. Mais il ne suffit pas de le déclarer : encore faut-il s’en donner les moyens. Le tragique décès de Stéphane Vitel nous rappelle, une fois de plus, que les risques ne doivent jamais être banalisés. Et qu’aucun éducateur ne doit risquer sa vie dans l’exercice de ses fonctions.

Toutes nos pensées accompagnent aujourd’hui sa famille, ses proches et ses collègues endeuillés par ce drame insensé.