Un phénomène inquiétant prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok : des influenceuses glorifient une maigreur extrême et promeuvent des comportements à haut risque, au mépris de la santé mentale de milliers de jeunes filles.

Le phénomène « SkinnyTok » : la glorification de la maigreur maladive

Depuis plusieurs mois, une tendance alarmante appelée #SkinnyTok prolifère sur TikTok. Ce courant valorise une silhouette extrêmement maigre et impose aux jeunes filles des injonctions délétères. Parmi les « conseils » distillés : « Va te coucher le ventre vide » ou encore « Sauter un repas, c’est de la discipline ».

Ces messages ne sont pas anodins. Ils s’inscrivent dans une logique de contrôle et de culpabilisation. Ceux qui ne s’y plient pas sont moqués, écartés ou poussés à douter d’eux-mêmes.

Une spirale destructrice pour la santé mentale

Le résultat est dramatique : des milliers de jeunes femmes, souvent adolescentes, sont entraînées dans une spirale de restriction, de dévalorisation de soi, et de troubles alimentaires graves.

Pire encore : ces influenceuses ne se contentent pas de sombrer elles-mêmes. Elles entraînent d’autres jeunes avec elles. Et transforment leur souffrance en stratégie de contenu. Le mal-être devient une marchandise. La souffrance devient monétisable.

Une industrie de la souffrance numérique

Sous couvert d’influence et de lifestyle, un véritable business toxique s’est développé. Derrière ces visages filtrés et ces vidéos “esthétiques”, il y a des algorithmes, des vues, des likes… et de l’argent.

La beauté, pourtant, n’a jamais été une question de tour de taille ou de nombre de calories. La véritable beauté se mesure dans l’énergie que l’on dégage, dans une posture, un regard, une parole. Une richesse que ces marchandes de normes déformées sont incapables de transmettre.

Réguler les contenus numériques : une urgence mondiale

Face à cette explosion de contenus dangereux, une régulation internationale devient indispensable. Il ne s’agit pas de censure, mais de protection vitale. Les contenus qui fragilisent les plus jeunes doivent être identifiés, signalés, et bannis.

C’est aussi sur des plateformes comme LinkedIn, là où se croisent dirigeants, décideurs, élus et marques, que ce combat doit être mené. Car ce que l’on voit ici n’est pas une simple tendance : c’est une économie de la souffrance, bien rodée, bien organisée.

Une législation encore insuffisante

En France, la loi du 9 juin 2023 visait à encadrer les dérives de l’influence commerciale et à lutter contre les contenus trompeurs. Une initiative saluée, mais qui reste largement insuffisante. Car l’influence ne connaît pas de frontières.

Et tant que les plateformes resteront transnationales, tant que les sanctions resteront faibles, tant que les algorithmes privilégieront la viralité au détriment de la sécurité, les contenus toxiques prospéreront.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Il est temps de réaffirmer un principe simple : les réseaux sociaux ne doivent pas devenir des lieux où l’on détruit l’estime de soi pour générer de l’engagement.

La santé mentale n’est pas une variable d’ajustement.
C’est une priorité collective.