Le 17 avril 2025, en plein centre de Rennes, une fusillade fait quatre blessés, dont trois par balles. Cet épisode, loin d’être isolé, illustre une banalisation croissante de l’insécurité dans les villes françaises.

Une scène de guerre en plein jour

Il est 17h15, un jeudi ordinaire dans le centre de Rennes. Tandis que des clients commandent un sandwich dans un fast-food, une scène de violence éclate à quelques mètres.

Un jeune homme est percuté par un véhicule. Dans la foulée, trois individus armés surgissent. L’un d’eux porte une kalachnikov. Ils ouvrent le feu sur un groupe de jeunes attablés en terrasse. Les victimes se précipitent à l’intérieur du restaurant pour se protéger.

Les tirs sont à bout portant. La panique est totale. Le bilan : quatre blessés, dont trois par balles. Rennes est sous le choc.

Une attaque planifiée, des suspects interpellés

L’enquête est confiée à la police judiciaire. Les faits sont qualifiés de tentatives de meurtre en bande organisée. Quatre suspects sont arrêtés. Ils sont originaires de Paris, Tours et Marseille. Un véhicule est retrouvé incendié. Des armes sont saisies. Le RAID est mobilisé. Un scénario tristement familier dans la France d’aujourd’hui.

Deux élus locaux, présents sur les lieux au moment des faits, ont échappé de peu au drame. Ils décrivent une scène « irréelle ». Mais pour une partie croissante de la population, ce type de violence n’a plus rien de surprenant.

Une réponse policière devenue rituelle

En réaction, la CRS 82 est immédiatement déployée. Le ministre de l’Intérieur assure que les forces de l’ordre resteront sur place « aussi longtemps que nécessaire ». Une formule devenue presque automatique après chaque drame, avant que l’attention ne se tourne vers une autre zone en crise.

De l’exception au symptôme

Ce qui était encore qualifié hier d’exceptionnel devient aujourd’hui un marqueur. Lorsque les tirs de kalachnikov en pleine rue ne provoquent plus que de l’indignation résignée, c’est le signe que quelque chose s’est brisé.

La multiplication de ces actes révèle un dérèglement profond : celui d’une insécurité devenue structurelle. Elle ne se limite plus à quelques territoires périphériques. Elle s’installe au cœur des villes.

La logistique du chaos

Pendant que certains continuent de miser sur la prévention ou la sensibilisation, d’autres organisent leur emprise sur le terrain : armes de guerre, scooters volés, réseaux structurés. La logistique de la violence est en place. Et elle s’adapte plus vite que l’État.

La sécurité, un fondement oublié

La sécurité n’est pas un privilège. Elle est le fondement même d’un État digne de ce nom. Aucune société ne peut tenir sans elle. Ce que révèle cette attaque à Rennes, c’est moins un fait divers qu’un point de bascule.