Paris, 7 mai 2025. Le PSG élimine Arsenal et se qualifie pour la finale de la Ligue des Champions. Une soirée que beaucoup espéraient mémorable. Elle l’a été, mais pour des raisons bien éloignées du sport.
Au coup de sifflet final, des milliers de supporters convergent vers les Champs-Élysées. Dans les premières minutes, l’ambiance est festive, euphorique, presque insouciante. Mais très vite, l’équilibre bascule. Des groupes marginaux s’infiltrent parmi la foule. La tension monte. Et la capitale s’embrase.
Voitures incendiées. Vitrines brisées. Policiers visés. Un adolescent évacué en urgence absolue. Ce qui devait être une célébration populaire s’est mué en guérilla urbaine, laissant derrière elle un paysage de chaos.
Il fut un temps, pas si lointain, où les victoires sportives rassemblaient. On se souvient des klaxons joyeux, des drapeaux brandis aux fenêtres, des accolades entre inconnus. Aujourd’hui, ces scènes ont laissé place aux sirènes, aux gaz lacrymogènes et à la peur.
Ce n’est plus le sport qui fédère, mais l’explosion d’un mal plus profond. Celui d’une société où certains ne viennent plus célébrer, mais détruire. Où le moindre prétexte devient une occasion de confrontation.
Face à ces dérives, la question n’est plus simplement celle du maintien de l’ordre. Elle est celle du sens. Peut-on encore se réjouir collectivement sans craindre d’en payer le prix ? La victoire du PSG aurait dû soulever un élan. Elle a soulevé des pierres.
Il ne s’agit pas de pointer du doigt tous les supporters, encore moins de généraliser. Mais il est urgent de sortir de l’aveuglement volontaire. Le droit à la fête ne saurait se faire au détriment du droit fondamental à la sécurité.
Trop souvent, la parole publique s’égare dans l’euphémisme. Il faut aujourd’hui nommer les choses : ces violences ne relèvent ni de l’enthousiasme débordant ni de la passion sportive. Ce sont des actes de vandalisme commis par des individus qui cherchent l’affrontement.
Leur minorité ne doit plus dicter la norme. Car pendant que les caméras filment les flammes, ce sont les familles, les commerçants, les riverains, les policiers en un mot, la grande majorité qui en paient le prix.
Il ne suffit plus de s’indigner. Il faut agir. Réaffirmer que la fête doit rester ce qu’elle a toujours été : un moment de cohésion, de joie partagée, de fierté collective. Et qu’elle ne peut exister sans cadre, sans autorité, sans respect de l’autre.
À l’approche de la finale du 31 mai, la question reste ouverte : Paris célèbrera-t-elle une victoire ou vivra-t-elle une nouvelle nuit de violence ? La réponse n’appartient pas au sport. Elle appartient à la société tout entière.