Être politicien professionnel, voilà un beau métier. Je serais curieux de savoir combien de politiciens de premier plan ont une expérience en entreprise, ont géré des budgets, construit une stratégie, ou bien encore négocié avec des syndicats lors de conflits sociaux.

Contrairement à la vie en entreprise, rien ne semble impossible pour les politiques. Ils adoptent principalement deux approches : rester rivés sur les sondages et répondre aux attentes de la majorité du peuple, ou adopter une démarche plus « disruptive », défendant, avec véhémence et souvent un ton outrancier, ceux qu’ils considèrent comme les « plus faibles ».

« Dites-moi ce que vous voulez entendre, bonnes gens, et je vous le dirai. » Vous voulez plus de sécurité et moins d’immigration ? Aucun problème. Vous vous sentez oppressé par la police ? Aucun problème, nous scanderons dans les rues de Paris que la police tue. Vous sortez vos tracteurs parce que vous estimez ne pas être rémunérés à votre juste valeur ? Aucun problème, nous allons lancer des plans de simplification et d’autres mesures, et vous retournerez dans vos champs, etc.

J’aurais aimé que ma vie d’entrepreneur et de salarié fût aussi simple, et que, pour le moins, elle se résumât à : « aucun problème ».

Mais, la vraie vie ne se résume pas à « aucun problème ». Salariés et entrepreneurs sont confrontés quotidiennement à des problèmes qu’ils doivent surmonter. Dans cette vie, le « quoi qu’il en coûte » n’existe pas, les stratégies bâclées ne sont que des feux de paille, et les promesses irréalistes finissent toujours en cauchemar.

Alors oui, être politicien professionnel est sans aucun doute un très beau métier. Cependant, il faut encore que ceux qui l’exercent puissent se regarder dans le miroir chaque matin, qu’ils se rasent ou non.