Il y a des différences majeures entre un « politique » et un dirigeant d’entreprise. La première est qu’un dirigeant d’entreprise ne fait pas de politique. La seconde, et non des moindres, est que le dirigeant d’entreprise doit agir de manière juste, éthique et efficace, sans se préoccuper constamment de sa côte de popularité.

L’échelle sociale en entreprise s’appelle méritocratie, laquelle repose uniquement sur des résultats tangibles. Et ceux qui esquivent les difficultés finissent toujours par être rattrapés par la patrouille. En entreprise, les problèmes de toute nature doivent être résolus immédiatement et les résultats financiers doivent être au rendez-vous, sans quoi la situation pour les dirigeants peut s’assombrir très rapidement.

Dans une entreprise, votre banquier ne s’appelle pas contribuable, BCE ou Banque de France. Les dirigeants ont à faire à de vrais banquiers qui accordent des autorisations de découvert et émettent des injonctions si vous ne respectez pas vos engagements. Des banquiers extrêmement sympathiques lorsque tout va bien, et soudainement beaucoup moins lorsque les choses tournent mal.

Contrairement aux politiques, les dirigeants d’entreprise sont pragmatiques et cartésiens, et savent plus que quiconque qu’ils devront faire des choix difficiles pour arriver à bon port. Un dirigeant ne peut se cacher que temporairement derrière les crises géopolitiques, les fluctuations de l’économie ou une morosité ambiante. Diriger, c’est anticiper à la fois les situations ordinaires et extraordinaires.

J’ai eu la chance de rencontrer des dirigeants d’entreprise qui, bien que piètres communicants, étaient de grands capitaines d’industrie. Depuis 40 ans, nous observons des politiques qui sont de très bons communicants mais de très mauvais dirigeants pour l’entreprise France.