Le droit de manifester est un pilier fondamental de notre démocratie. Pourtant, l’explosion de la violence dans les manifestations interroge sur notre capacité collective à défendre à la fois la liberté d’expression et la sécurité publique.
Le niveau de violence que nous observons aujourd’hui dans certaines manifestations conduira, hélas, inéluctablement à un drame. Ce n’est qu’une question de temps. Cette perspective sombre n’est pas un fatalisme, mais une lucidité face à des scènes devenues quasi banales : jets de projectiles, incendies, dégradations, affrontements directs avec les forces de l’ordre.
Face à cela, il est crucial de rappeler que la liberté de manifester ne saurait être altérée ni conditionnée par la peur. La liberté d’expression est intangible. Mais la violence, elle, n’en est pas une composante. Jamais.
La grande majorité des manifestants vient exercer pacifiquement un droit constitutionnel. Ils ne se masquent pas, n’apportent pas d’armes par destination comme des marteaux ou des cocktails molotov, et n’érigent pas de barricades enflammées.
Les casseurs, eux, ne viennent pas pour défendre des idées. Ils viennent pour semer la violence, casser, brûler, s’attaquer aux symboles de l’État et, parfois, directement aux citoyens. Ils ne défendent aucune cause ; ils exploitent les manifestations pour assouvir leur haine de l’ordre démocratique.
Aujourd’hui encore, les rouages de la chaîne pénale ne sont pas suffisamment huilés pour répondre de manière ferme et rapide à ces exactions. Tant que les peines ne seront ni systématiques ni réellement dissuasives, les casseurs continueront à pourrir le droit de manifester.
Reconquérir l’esprit même de la manifestation suppose une clarification absolue : la violence n’a pas de place dans une démocratie. La France, forte de son histoire et de ses principes, ne pliera jamais sous la menace de quelques bandes violentes.
Une manifestation réussie est celle où la présence policière ne vise qu’à protéger les manifestants, et non à se défendre contre des émeutiers.
Oui, il est possible de venir à bout des black blocs et des casseurs. Cela passe par une juste compréhension de ce qu’est la liberté, et par la défense sans compromis de nos principes démocratiques.
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » — Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789.