À force d’ajouter des couches de complexité inutiles, États et entreprises semblent oublier une règle élémentaire : le chemin le plus court est souvent le plus simple. Redécouvrons ensemble pourquoi simplifier est devenu un défi majeur.
La tentation de la complexité
Aujourd’hui, nous « marchons sur la tête ». L’expression, si souvent utilisée pour dénoncer l’absurdité ambiante, n’a jamais été aussi actuelle.
Dans les sphères publiques comme privées, la simplification est devenue un mot suspect. Beaucoup croient que la performance ne saurait être atteinte qu’à travers des démarches complexes, souvent orchestrées par des esprits tout aussi embrouillés.
Résultat : empilement de lois, de règlements, de procédures. Et l’illusion que plus c’est compliqué, plus c’est sérieux. Pourtant, dans l’art de conduire un projet ou une organisation, la ligne droite reste toujours la voie la plus efficace.
Kaizen : l’art de changer pour le mieux
Le concept japonais du Kaizen, pilier du Lean management, propose une philosophie radicalement différente :
- Débarrasser : alléger l’espace de tout ce qui est inutile.
- Ranger : organiser de manière logique et efficiente.
- Améliorer en continu : procéder par petits ajustements progressifs.
- Impliquer tout le monde : mobiliser chaque membre de l’organisation.
- Privilégier les petits pas : préférer des évolutions constantes à de grandes révolutions brutales.
Loin d’être naïf, le Kaizen repose sur une certitude : c’est la discipline collective qui forge la performance durable.
La simplicité, un art exigeant
Contrairement aux idées reçues, il est facile de complexifier les choses. Il suffit d’une seule personne pour ajouter de la confusion.
Simplifier, en revanche, exige rigueur, concertation, humilité et vision claire. C’est un art subtil où chaque élément doit trouver naturellement sa juste place.
Dans un monde en perpétuelle accélération, choisir la voie de la simplification n’est pas une faiblesse. C’est au contraire une marque de force et d’intelligence stratégique.