Depuis plus d’un siècle, Marseille, surnommée la cité phocéenne, est confrontée à une criminalité enracinée, caractérisée par la violence, le racket et le trafic de drogue. Cette situation a été façonnée par des figures emblématiques du grand banditisme, souvent désignées comme les « parrains » de Marseille.

Les Premiers Parrains : Carbone et Spirito

Dans les années 1930, Paul Carbone et François Spirito ont dominé le milieu marseillais. Leur empire criminel s’étendait de la prostitution au trafic de drogue, faisant de Marseille un point névralgique du crime organisé en Europe.

Les Frères Guérini : Maîtres de l’Après-Guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, Antoine et Barthélemy « Mémé » Guérini ont pris le contrôle du milieu marseillais. Leur influence s’est étendue aux cercles de jeux et au trafic de stupéfiants, consolidant leur pouvoir jusqu’aux années 1960.

L’Ère de la French Connection

Les années 1960 et 1970 ont vu l’apogée de la French Connection, un réseau international de trafic d’héroïne reliant Marseille aux États-Unis. Des figures comme Gaëtan Zampa, alias Tany Zampa, ont joué un rôle central dans cette organisation, contrôlant la production et l’exportation de la drogue.

Francis le Belge et Jacky le Mat : Les Derniers Parrains

Dans les années 1980 et 1990, Francis Vanverberghe, dit « Francis le Belge », et Jacques Imbert, surnommé « Jacky le Mat », ont marqué le milieu marseillais. Leur rivalité et leurs activités criminelles ont laissé une empreinte indélébile sur la ville.

L’Assassinat du Juge Pierre Michel

Le 21 octobre 1981 (38 ans), le juge Pierre Michel, connu pour sa lutte acharnée contre le trafic de drogue, a été assassiné en plein jour à Marseille. Cet événement tragique a mis en lumière l’emprise du grand banditisme sur la ville et les dangers encourus par ceux qui tentaient de le combattre.

Évolution Récente : La DZ Mafia et la Nouvelle Vague de Violence

Aujourd’hui, le paysage criminel marseillais est fragmenté en une multitude de groupuscules délinquants. Parmi eux, la DZ Mafia se distingue par sa violence extrême et son contrôle sur le trafic de drogue. Les règlements de comptes se multiplient, souvent à coups de kalachnikov, pour le contrôle des territoires et des points de deal.

Ainsi, depuis des décennies, Marseille est le théâtre d’une criminalité organisée qui évolue, mais dont les conséquences restent les mêmes : une ville marquée par la violence et le trafic de drogue.