À force d’accumuler les marches blanches et les promesses sans lendemain, la colère gronde. Ce n’est plus un problème de communication : c’est l’aveu d’une faillite politique, celle d’un système incapable de s’attaquer aux racines de l’insécurité.
Un couvre-feu temporaire à Pointe-à-Pitre pour les mineurs ?
La révision de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs ?
Autant de rustines sur une jambe de bois.
Depuis des décennies, les gouvernements successifs tentent de panser les blessures sans jamais s’attaquer aux causes profondes : pauvreté, échec éducatif, carence d’accompagnement familial, environnement urbain dégradé, désengagement de la prévention.
Apaiser une douleur est une chose ; comprendre et traiter ses causes en est une autre.
Les moyens de prévention de la délinquance sont aujourd’hui dramatiquement insuffisants. Programmes éducatifs, médiation, soutien psychologique, encadrement scolaire : tout est sous-dimensionné.
Quelques chiffres alarmants :
➡ Un médecin scolaire pour 13 333 élèves.
➡ Un délai d’attente de plusieurs mois pour consulter un pédopsychiatre.
Comment espérer prévenir la délinquance quand les acteurs de terrain manquent cruellement de ressources ?
Face aux drames, la réponse immédiate est toujours la même : l’envoi de CRS ou de gendarmes mobiles. Mais ces opérations coups de poing, médiatiquement spectaculaires, n’ont qu’un impact temporaire.
Reconquérir durablement des quartiers nécessite du temps, de la méthode, une présence continue. La « place nette XXL » n’est qu’un slogan : tous les professionnels de la sécurité publique le savent.
La situation carcérale en dit long :
➡ Plus de 75 000 détenus pour seulement 61 000 places disponibles.
➡ Plus de 16 000 personnes sous surveillance extérieure faute de place.
Quant à la justice, elle ploie sous le poids des dossiers, dans des conditions de plus en plus indignes.
La sécurité publique repose sur trois piliers indissociables : prévention, répression et réinsertion. Cet équilibre a été rompu depuis bien trop longtemps.
Aujourd’hui, agir exige bien plus que des discours. Il faut reconstruire, patiemment, avec des moyens massifs et une volonté politique sans faille.
Mesdames et Messieurs de l’exécutif et de la classe politique : arrêtez de communiquer. Agissez. Car votre bilan en matière de sécurité est tout simplement catastrophique.