đ Petite balade en absurdie routiĂšre. Je prends rarement ma voiture. Juste pour partir en vacances ou affronter les bouchons qui font tout le charme du rĂ©seau autoroutier français.
Et, Ă chaque fois, câest le mĂȘme festival⊠avec des rencontres fascinantes : une belle brochette de « gros cons ». Une parade de pilotes de F1 recalĂ©s, persuadĂ©s que le bitume leur appartient et que le code de la route est un pamphlet rĂ©digĂ© pour les mĂ©diocres.
Des Fangio de zone commerciale đ, convaincus que les limitations de vitesse ont Ă©tĂ© inventĂ©es par des frustrĂ©s pour brider leur gĂ©nie. Des artistes du volant, incompris, mais tĂ©mĂ©raires, prĂȘts Ă frĂŽler nos enfants Ă 140 km/h en zone 80 đž.
Parce que « eux, ils savent conduire ». Ils ne vont pas trop vite, non⊠câest nous qui roulons trop lentement. Nuance.
Et, puis il y a les champions du refus dâobtempĂ©rer đš. Ces hĂ©ros du quotidien qui, lorsquâun gyrophare sâallume derriĂšre eux, se disent que câest sĂ»rement pour quelquâun dâautre. La Police ? La Gendarmerie ? Des figurants dans leur film dâaction. Ils ont mieux Ă faire. Une livraison urgente, peut-ĂȘtre. Ou une quĂȘte mystique Ă 180 km/h sur nationale. On ne juge pas les vocations.
Petit rappel au passage : en France, un refus dâobtempĂ©rer est enregistrĂ© toutes les 20 minutes. Et, parfois, ça ne se termine pas seulement en procĂšs-verbal, mais en drame.
Mais, attention, surtout ne les accablons pas. Ces pauvres Ăąmes sont stressĂ©es. OppressĂ©es. Victimes dâun systĂšme. Leur boĂźte Ă gants dĂ©borde de circonstances attĂ©nuantes. Peut-ĂȘtre mĂȘme quâils transportent une mamie en arrĂȘt cardiaque sur la banquette arriĂšre. Invisible, mais bien rĂ©elle đ§â€ïž.
Alors osons lâimpensable : supprimons les panneaux qui signalent les radars. Interdisons les alertes GPS qui prĂ©viennent ces dangers publics quâils pourraient, peut-ĂȘtre, ĂȘtre sanctionnĂ©s. Il paraĂźt que prĂ©venir, câest guĂ©rir. Mais, parfois, punir, câest sauver âïž.
Je sais ce que câest que de perdre un ĂȘtre cher sur la route. Et, aprĂšs ça, croyez-moi, on devient franchement allergique aux discours mielleux sur la « libertĂ© de rouler ».
Et, les chauffards professionnels ? Ceux qui foncent comme des dĂ©ratĂ©s dans des camionnettes floquĂ©es au nom de leur entreprise ? Rien de tel pour booster lâimage de marque. Je suis certain que leur patron est ravi de les voir reprĂ©senter son entreprise Ă 160 sur la file de gauche.
Alors, sanctionnons. Mais, en tapant trÚs, trÚs mais alors trÚs fort.
Parce quâon ne joue pas avec des vies humaines comme on double sur une bande dâarrĂȘt dâurgence đ.
Et, si certains trouvent ça trop dur, trop autoritaire ?
Quâils aillent expliquer leur conception de la libertĂ© Ă une famille qui pleure un proche.
Je suis sĂ»r que ça fera un dĂ©bat⊠passionnant. đĄ