L’opération Rising Lion a franchi un seuil décisif. Tandis que les frappes aériennes ciblent les infrastructures nucléaires et stratégiques iraniennes, un autre volet, plus discret, mais tout aussi crucial, est désormais engagé à savoir l’action des forces spéciales israéliennes, déployées en profondeur sur le territoire Iranien.
Leur présence est rarement confirmée officiellement. Mais, leur signature tactique se lit déjà dans plusieurs évènements récents survenus loin des radars classiques.
Un savoir-faire forgé dans l’ombre
Les commandos israéliens n’ont jamais été de simples unités d’infanterie d’élite. Leur fonction dépasse de loin les opérations de terrain classiques. Sélectionnés avec rigueur, entraînés à l’extrême, leurs membres opèrent dans les environnements les plus hostiles, souvent isolés, parfois durant de longues périodes, totalement coupés de leurs soutiens immédiats.
Au cœur de ces opérations, il y a notamment le Sayeret Matkal, l’unité la plus emblématique du dispositif israélien. Historiquement chargé du renseignement stratégique, du contre-terrorisme et des missions d’élimination ciblée, ce commando d’élite représente l’une des unités les plus stratégiques de l’appareil sécuritaire de l’État hébreu. D’autres unités comme Shayetet 13 (les commandos navals), Shaldag (les forces spéciales de l’armée de l’air) et le Maglan sont également engagées selon les besoins spécifiques des théâtres d’opérations.
Infiltrations et sabotage ciblé
L’une des missions prioritaires de ces unités est d’intervenir là où les frappes aériennes atteignent leurs limites. Derrière les lignes ennemies, ces hommes ont pour tâche d’identifier avec précision des cibles sensibles, de désigner des objectifs pour les frappes ultérieures, ou de neutraliser directement certains équipements stratégiques.
Dans le cadre de l’opération Rising Lion, l’unité a dû avoir plusieurs objectifs critiques. Et, certainement les complexes nucléaires enterrés, nécessitant des opérations de reconnaissance au sol. Mais, aussi, les laboratoires de recherche balistique, les dépôts de munitions sophistiquées, ou encore les centres de commandement du réseau de proxies que l’Iran alimente à travers la région.
Les récents incidents signalés autour de plusieurs sites industriels sensibles en Iran laissent penser que ces opérations de sabotage ponctuel ont déjà porté leurs fruits. Des explosions mystérieuses, des incendies inexpliqués, des coupures de courant ciblées sont autant de signaux faibles qui portent la marque de ces actions clandestines.
Des opérations à haut risque
Intervenir en profondeur sur le territoire iranien n’a rien d’une opération classique. Les forces spéciales israéliennes doivent composer avec une surveillance sécuritaire dense, des services de renseignement omniprésents, et un environnement linguistique et culturel qui ne leur offre aucun refuge naturel.
Le risque d’arrestation, de capture, voire d’exécution immédiate est permanent. C’est d’ailleurs pour limiter ces dangers que les équipes déployées sont réduites, extrêmement mobiles, et soutenues par un réseau complexe de moyens de surveillance aérienne, de drones de reconnaissance, et d’infrastructures de renseignement humain préalablement établies.
Un bras armé au service d’une stratégie plus large
L’emploi de ces commandos s’inscrit dans la doctrine israélienne globale qui consiste à frapper l’Iran non pas uniquement à travers ses défenses périphériques ou ses proxies, mais directement sur son propre sol, en ciblant ses capacités militaires critiques avant qu’elles ne deviennent pleinement opérationnelles.
Leur action permet aussi d’installer un climat d’incertitude psychologique chez les responsables iraniens. Chaque incident, chaque attaque non revendiquée, entretient l’idée que nul site n’est réellement à l’abri. La profondeur stratégique du territoire iranien, qui constituait jusqu’ici un rempart relatif, se transforme alors en terrain de vulnérabilité.
Rising lion : une phase encore obscure
Si l’opération Rising Lion a déjà montré son intensité dans le ciel et sur les radars internationaux, la part souterraine de cette guerre reste largement invisible au grand public. Ce sont pourtant ces missions discrètes, menées par les commandos israéliens, qui pourraient s’avérer décisives pour affaiblir durablement l’architecture militaire et nucléaire iranienne.
L’enjeu dépasse le simple sabotage ponctuel. Il s’agit d’une guerre de précision, menée dans les marges, où chaque erreur peut être fatale, mais où chaque réussite fragilise un peu plus la capacité de riposte du régime iranien.