Il y a finalement deux « camps » dans une guerre : celui des acteurs de la guerre et celui des civils. Tout au long de l’histoire, les populations civiles ont toujours été des variables d’ajustement pour ceux qui planifient la guerre.
Ce sont les civils qui paient le tribut le plus lourd lors d’un conflit. On estime que la Seconde Guerre mondiale a entraîné la mort de 60 à 70 millions de personnes, militaires et civils compris. Parmi ces victimes, les recherches indiquent qu’il y a eu entre 44 et 50 millions de civils et entre 10 et 25 millions de militaires. Rien qu’en France pendant cette période, environ 69 000 hommes, femmes et enfants ont été des victimes civiles.
Dans toutes les guerres, les civils jouent malgré eux un rôle stratégique. Ils peuvent être utilisés comme bouclier par les forces terrestres, mais aussi comme vecteur de communication pour dénoncer la brutalité de l’ennemi. Mais surtout, les civils contribuent, à travers leur souffrance, à susciter de l’émotion dans l’opinion publique.
En effet, quel être humain normalement constitué resterait insensible aux bombardements de villes et aux décès brutaux de personnes de tout âge ? Le sang et les larmes des populations civiles restent malheureusement une composante tactique des guerres entre armées régulières, et bien plus encore dans les conflits asymétriques.
Par définition, la guerre est monstrueuse, car ce sont les civils qui continueront à en payer les conséquences les plus lourdes. Ces civils n’ont pas de casques lourds, d’armes automatiques, etc. Leur seule action possible est de subir, étant bien souvent de simples marionnettes.