« Aller dans sa zone d’inconfort » est depuis maintenant trop longtemps un discours totalement dépassé. Notre vie personnelle et professionnelle serait-elle devenue un grand parc d’attraction avec des zones de confort et d’inconfort où nous pourrions prendre un « Pass » pour l’une ou l’autre de ces zones ou pour les 2 ? Les plus valeureux d’entre nous décideraient de prendre le ticket « full option » pendant que les autres plus « craintifs » souhaiteraient rester dans leur petite zone de confort toute douillette.
Eh bien, la bonne nouvelle est que nous avons tous en commun le fait de connaître parfaitement ces zones d’inconfort dans lesquelles nous voyageons depuis toujours. Tout d’abord, nous avons toutes et tous remporté une sacrée bataille : celle d’être né(e). Puis nous sommes tombés 5 000 ou 10 000 fois, ou peut-être plus, pour savoir marcher. Nous avons fait rire nos parents avec des phrases totalement incompréhensibles avant de savoir parler. Nous avons appris à nager, à courir, à écrire… sans pour autant être traumatisé et avoir souffert.
Nous sommes tous tombés, et puis, d’une manière ou d’une autre, nous sommes repartis. Depuis que nous sommes nés et jusqu’à aujourd’hui, nous apprenons et apprendre implique obligatoirement être dans sa zone d’inconfort.
Nous avons tous en commun cette volonté d’apprendre et cela même si cela ne se voit pas au premier coup d’œil. Aucun de nous ne s’est dit spontanément « Non, je sais que je pourrais marcher, mais cela ne m’intéresse pas », idem pour apprendre à parler, manger proprement, lire, jouer à un jeu vidéo… Quel que soit le domaine, nous avons été accompagnés pour entrer dans une zone d’apprentissage que nous avons explorée au côté d’un parent, d’un proche, d’un professeur, d’un moniteur, d’un tuteur, d’une personne qui nous inspire présente ou non à nos côtés…
Au cours de ma carrière, j’ai trop entendu des managers dire « il serait bien que tu sortes de ta zone de confort pour… » 💡. Je qualifie ce type de discours de « bullshit » (connerie) , car si vous souhaitez que vos collaborateurs, vos enfants, des élèves, des candidats ou des proches se dépassent, vous allez devoir ouvrir la voie et les mettre en confiance. Et plus que tout, vous allez devoir accepter que ce qui vous semble simple paraîtra peut-être incroyablement compliqué pour la personne que vous accompagnez. Ce sont vos explications, votre calme et votre gentillesse qui rendront les choses faciles à la personne ou au groupe que vous avez pris sous votre aile. L’inconnu est obligatoirement une zone d’inconfort et nous l’affrontons quotidiennement pour la simple raison que c’est l’impermanence qui règne ici-bas.