Sur des conseils avisés, j’ai lu la synthèse du rapport de la CNIL de juillet 2022 intitulé caméras dites « intelligentes » ou « augmentée » dans les espaces publics. Je me suis spontanément dit qu’en France, nous étions vraiment les champions du monde du « je vais t’expliquer comment ne pas faire. »
Mon interrogation du jour est la suivante : La France va-t-elle continuer encore longtemps de se priver des avancées des technologies d’intelligence artificielle embarquée dans des caméras ? Une partie de la réponse est sans aucun doute dans l’extrait ci-dessous du rapport de la CNIL.

« Si les enjeux pour les acteurs et la légitimité de certains usages ne peuvent être ignorés, ceux-ci doivent être considérés au travers du prisme, essentiel dans toute société démocratique, de la protection des libertés et droits fondamentaux des personnes filmées et analysées par ces dispositifs, et en particulier de la protection de leur vie privée et de leurs données à caractère personnel… »

Les objections pour freiner le déploiement de nouvelles technologies ont toujours été nombreuses, et tout particulièrement en matière de sécurité. Il aura fallu récemment attendre une décision du Conseil constitutionnel en janvier 2022 pour que les forces de l’ordre puissent utiliser des drones sous certaines conditions. Les policiers municipaux peuvent quant à eux aller se rhabiller.
Comme le souligne la CNIL, il est bien évident que certaines lignes rouges ne doivent en aucun cas être franchies (« comme par exemple des dispositifs de caméras augmentées mettant en œuvre une notation sociale sur la base de l’analyse de comportements dans certains lieux publics »).

Dans tous les cas, allons-nous continuer à laisser les policiers, les gendarmes ou bien encore les douaniers travailler avec leurs planches photos pour mener à bien leurs missions ou bien allons-nous faire un vrai bon dans le 21e siècle ?

Pour la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JOP de 2024, allons-nous vraiment faire l’impasse sur le déploiement massif de caméras biométriques dans tous les espaces publics ? « La protection des libertés et droits fondamentaux des personnes filmées » aura-t-elle plus d’importance que la sécurité des millions de spectateurs pendant ces évènements et plus généralement de tous ceux qui ne souhaitent que vivre en sécurité ? Allons-nous encore longtemps nous priver des progrès technologiques ou allons-nous finalement sortir la tête du sable ? Faudra-t-il une fois encore attendre qu’une catastrophe sécuritaire se produise pour que les barrières finissent par tomber ?

Alors, allons-nous continuer à avancer à contre-courant ou allons-nous décider d’aller dans le sens du progrès ? Nul doute qu’il faudra de longues, très longues commissions et batailles sur le plan juridique pour qu’une réponse se dessine réellement…

Nul besoin de spécifier que ces avancées technologiques sont également primordiales pour la sûreté des entreprises.