L’adjudant Éric Comyn, 51 ans, et Kamilya, 7 ans, n’avaient en commun que ce que la vie leur promettait encore : des lendemains heureux. Tous deux ont été fauchés brutalement par une insouciance criminelle. Leurs tragédies, survenues à quelques jours d’intervalle, illustrent un mal plus profond : l’effritement du respect de la loi dans notre pays.
Lundi dernier, près de l’autoroute A8 à Mougins, l’adjudant Éric Comyn a été mortellement percuté par un automobiliste en état d’ébriété lors d’un contrôle routier. Le chauffard, multirécidiviste, avait refusé d’obtempérer.
Jeudi, à Vallauris, Kamilya traversait un passage piéton avec son frère de 11 ans lorsqu’elle a été violemment renversée par un motard roulant à vive allure. Hier, son père a annoncé que la fillette était en état de mort cérébrale.
Les deux auteurs, arrêtés, incarnent un même abandon du respect fondamental des lois. L’un était connu des forces de l’ordre, l’autre non. Mais dans les deux cas, l’autorité ne signifiait plus rien.
Dire que la peur doit changer de camp serait presque insuffisant. Elle doit renaître chez ceux qui transgressent délibérément les règles de la vie en société.
Des millions de Français respectent chaque jour la loi. Pourquoi une minorité continue-t-elle d’agir en toute impunité ? Parce que l’effet dissuasif de la loi s’est effrité au fil des années. Parce que la crainte des sanctions, autrefois un rempart, a cédé la place au sentiment d’impunité.
Quand la peur de la sanction s’évapore, l’ordre social s’effrite. Et avec lui, le sentiment de justice et de protection auquel chaque citoyen a droit.
Réclamer la stricte application de la loi n’est pas l’apanage d’un parti politique. C’est une exigence républicaine.
La justice, aujourd’hui, est débordée. Non pas par incapacité, mais par manque criant de moyens. Accuser uniquement les magistrats serait injuste. Les véritables responsables sont les gouvernements successifs, qui ont laissé se creuser ce déficit, par cynisme ou par calcul.
Pendant que la France se fragilise, certains élus continuent leurs querelles partisanes, indifférents aux réalités du terrain. Pendant ce temps, des familles pleurent, des vies sont volées, et la colère sourd.
Face à cette insécurité grandissante, le temps des calculs politiciens devrait être révolu. Il est temps que les responsables politiques, de tous bords, cessent de prioriser leurs ambitions personnelles et se consacrent enfin à la seule cause qui compte : celle de la sécurité des Français.
La France n’a plus besoin de discours, mais d’actes. Elle n’a plus besoin de promesses, mais de décisions courageuses.
Toutes mes pensées accompagnent les familles d’Éric et de Kamilya, victimes innocentes d’un système qui n’a pas su protéger.