J’ai eu la chance de manager des équipes très jeunes, et je pense que j’ai passé ma vie à négocier. J’ai appris les rudiments de la négociation dans des situations difficiles et sans en avoir les connaissances de base. L’écoute active, la patience, la recherche de compromis, être flexible et ferme à la fois, et bien d’autres compétences ne m’étaient pas innées, mais je les ai découvertes et perfectionnées au fil du temps.
J’ai négocié avec des personnes sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants lorsque je travaillais en boîte de nuit, avec des salariés de tous statuts, avec des syndicalistes, et aussi avec des personnalités de premier plan.
Très rapidement, une question s’est posée : Est-il possible de négocier avec n’importe qui ? Il ne fait aucun doute qu’il est possible d’échanger avec n’importe qui, que ce soit un salarié mécontent ou un preneur d’otages. Cependant, il y a une différence majeure entre engager un échange et entamer une véritable négociation. Pour qu’une négociation aboutisse, il faut que l’autre partie soit disposée à négocier et y trouve un intérêt.
Il existe des personnes, dont la majeure partie des terroristes, qui ne négocieront jamais, même s’ils envoient des signaux contraires. Pour ces individus et d’autres, la négociation n’est qu’une opportunité qu’ils utilisent pour peaufiner leurs stratégies offensives ou accroître une pression psychologique.
À titre d’exemple, imaginer que le Hamas négocie avec le Qatar et l’Égypte relève de l’illusion. Le Hamas continue au contraire méthodiquement son travail de destruction et de division au sein de la société israélienne et de toutes les parties prenantes. Certes, des otages ont été libérés, mais les stratagèmes du Hamas ne tarderont pas à se manifester au grand jour.
Pour négocier avec succès, il est impératif que les deux parties recherchent véritablement un consensus. Toutefois, il ne faut pas être dupe car même dans une négociation dite « réussie », l’une des parties a toujours été plus influente que l’autre.
La négociation est sans aucun doute un art qui permet d’éviter de nombreuses formes de violence, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Dans un conflit, quelle que soit sa nature, il n’y a jamais un gagnant et un perdant, mais bien deux perdants.
Malheureusement, les négociateurs du GIGN, du RAID ou de la BRI le savent mieux que quiconque : la négociation n’est pas une science exacte. Ainsi, dans certains cas et malgré tous leurs efforts, vient un moment où seul un assaut peut mettre un terme à la situation rencontrée, car il n’est pas possible de négocier avec tout le monde.