L’annonce par la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, de la création d’une « force mobile scolaire » a de quoi laisser perplexe. Face à l’ampleur des défis sécuritaires dans les établissements, la réponse paraît largement déconnectée des réalités du terrain.

Une force minuscule face à un enjeu gigantesque

Petit rappel des chiffres :
➡ 59 650 établissements scolaires en France (48 950 écoles, 6 950 collèges, 3 750 lycées).
➡ Environ 12 millions d’élèves à accompagner et protéger.

Face à cette immense responsabilité, la nouvelle force mobile scolaire comptera… 20 personnes.

Cette équipe aura pour mission de « rassurer les enseignants » et « d’assurer la sécurité physique » au sein des établissements dits en difficulté.

Un bouclier bien fragile

La ministre affirme vouloir constituer un « bouclier » autour des enseignants et des écoles. Mais ce bouclier, aussi symbolique soit-il, semble singulièrement léger face à la gravité des violences scolaires.

Pourtant, la France dispose déjà de véritables boucliers : le code pénal, le code civil, le code de l’éducation, et bien d’autres dispositifs législatifs. Le véritable défi n’est pas tant d’inventer de nouvelles forces, mais d’appliquer rigoureusement les lois existantes, de manière juste et ferme.

La tentation des effets d’annonce

Après la création de la CRS 8 pour répondre aux crises urbaines, la ministre de l’Éducation semble vouloir, elle aussi, sa propre force d’intervention.

Cette multiplication d’unités spéciales donne parfois l’impression d’un gouvernement qui privilégie l’effet d’annonce au traitement de fond.

Car au-delà des symboles, seule une application stricte des lois, une action judiciaire résolue et une politique éducative de fermeté peuvent durablement restaurer l’autorité au sein des établissements scolaires.