Alors que le régime de Bachar el-Assad vacille, l’avenir de la Syrie semble plus incertain que jamais.
Dans ce contexte chaotique, il est crucial de comprendre les forces en présence, et notamment de distinguer islamisme et djihadisme, deux réalités souvent amalgamées mais fondamentalement différentes.
Le djihadiste se définit avant tout par le recours à la violence armée, dans le cadre d’une guerre sainte visant à :
Des groupes tels que Daech ou Al-Qaïda incarnent cette vision apocalyptique et expansionniste.
À l’inverse, l’islamiste prône l’application de la charia dans la sphère politique et sociale.
Les méthodes varient : certains, comme les Frères musulmans, utilisent les voies institutionnelles ; d’autres privilégient des moyens coercitifs.
Tous les islamistes ne sont pas djihadistes, même si, dans certains cas, la radicalisation peut aboutir à la violence.
En période de guerre, la distinction entre islamisme et djihadisme s’estompe.
Un islamiste armé n’adhère pas nécessairement à l’idéologie mondialiste djihadiste, mais il peut utiliser :
Le contexte syrien, caractérisé par des alliances mouvantes et des loyautés fragiles, complique encore davantage cette lecture.
Des groupes initialement modérés peuvent radicaliser leurs positions sous la pression des dynamiques de guerre ou des financements extérieurs.
La chute du régime ne signifiera pas nécessairement la fin des souffrances pour le peuple syrien.
Le pays risque d’éclater en zones de contrôle fragmentées, dominées par :
Les puissances internationales — Russie, Turquie, États-Unis — poursuivent leurs propres agendas, alimentant les conflits par procuration.
Si les djihadistes prospèrent dans le chaos, les islamistes modérés pourraient jouer un rôle politique décisif, soulevant la question délicate de la compatibilité entre islamisme et stabilisation démocratique.
Deux approches s’opposent :
Mais éradiquer sans s’attaquer aux racines du mal — pauvreté, répression, exclusion sociale — ne fait que préparer la prochaine flambée de violence.
Une stratégie durable exigerait :
Or, à ce jour, aucun de ces éléments ne semble réuni.
La différence entre djihadisme et islamisme n’est pas qu’une subtilité sémantique : elle oppose des visions du monde et des stratégies politiques profondément divergentes.
Dans un Moyen-Orient en mutation, la Syrie reste un champ de bataille idéologique, où ces forces antagonistes redéfinissent les contours du pouvoir.
Si l’avenir du pays reste obscur, une certitude demeure : seule une approche globale, mêlant diplomatie, aide humanitaire et actions ciblées, permettra d’éteindre les flammes de ce conflit dévastateur.