Dans un monde marqué par la montée des tensions identitaires et religieuses, il est crucial de bien distinguer islamisme et djihadisme.
Ces deux termes, souvent confondus à tort, renvoient pourtant à des logiques profondément différentes, tant dans leur nature que dans leurs moyens d’action.

L’islamisme : une idéologie politique fondée sur la religion

L’islamisme se définit comme une idéologie politique cherchant à organiser la société selon une interprétation rigoureuse de l’islam.
Il ne s’agit pas d’un courant homogène, mais d’un spectre idéologique, allant de l’engagement culturel à l’activisme politique.

Ses caractéristiques fondamentales sont :

  • La volonté d’instaurer la charia comme source principale du droit
  • La participation à la vie publique et institutionnelle, parfois de manière légale
  • L’usage de moyens politiques, éducatifs ou sociaux pour influencer la société

Des organisations comme les Frères musulmans incarnent cette approche, en prônant une transformation progressive et non violente des institutions.

Le djihadisme : la radicalisation violente d’un projet politico-religieux

Le djihadisme représente une forme extrême et armée de l’islamisme.
Ses partisans adoptent une lecture guerrière du concept de djihad, qu’ils traduisent par :

  • Des attentats
  • Des campagnes militaires
  • Des actes de terreur ciblés

Leur objectif est généralement :

  • L’établissement d’un califat mondial
  • La destruction des régimes laïcs
  • La lutte contre ceux qu’ils désignent comme ennemis de l’islam

Des groupes comme Al-Qaïda ou Daech symbolisent cette dérive vers une violence absolue, fondée sur l’intimidation, la terreur et la déshumanisation de l’adversaire.

Une frontière poreuse à surveiller

S’il est fondamental de ne pas amalgamer les deux notions, il est tout aussi important de reconnaître que la frontière entre islamisme et djihadisme peut être franchie.
L’histoire récente a montré que certains acteurs islamistes ont pu basculer dans la violence, sous l’effet de radicalisations progressives ou de ruptures contextuelles.

Comprendre cette dynamique est essentiel pour :

  • Adapter les stratégies de prévention
  • Différencier les réponses sécuritaires des réponses idéologiques
  • Anticiper les mutations du terrorisme contemporain