Quelle immense différence entre « essayer » et « faire ». Nombreux sont ceux qui essayent, mais cela n’a jamais suffi de simplement essayer. Un boulanger ne se contente pas d’essayer de faire du pain. Un cordonnier ne se limite pas à essayer de ressemeler une paire de chaussures. Un dirigeant d’entreprise ne se contente pas d’essayer de gérer son entreprise dans la tourmente, tout comme un manager ne se satisfait pas d’essayer de diriger ses équipes. Non, toutes ces personnes, et bien d’autres, n’essayent pas, elles mettent tout en œuvre pour réussir à atteindre leurs objectifs respectifs.

Imaginez le PDG d’un grand groupe international qui, lors d’une assemblée générale, dirait à ses actionnaires qu’il essayera de tenir son budget. Dans une telle situation, il ne fait aucun doute que les actionnaires majoritaires n’essayeront pas de lui chercher très rapidement un successeur. Ils le feront.

Ceux qui essaient ont déjà identifié une porte de sortie alors que ceux qui font n’en ont aucune.

Depuis trop longtemps, un « culte » difficilement compréhensible est voué à ceux qui essayent. À titre d’exemple, les politiques essaient de faire des réformes, de maintenir un équilibre budgétaire, de réformer le système scolaire, etc. Le ministre de l’Intérieur essaie d’assurer la sécurité des Français. Le ministre de la Justice essaie de réformer son institution afin que les magistrats ne soient pas submergés par leurs dossiers, etc. Ils sont bien trop nombreux ceux qui se contentent d’essayer.

Mais, la vie est, hélas, bien plus dure et impitoyable que cela, car essayer n’a jamais été suffisant. L’histoire n’a jamais retenu le nom de tous ceux qui ont essayé et échoué.

La vie retient ceux qui font, qui luttent avec acharnement, courage et abnégation. Elle honore les valeureux et les fous pour qui essayer n’est en aucun cas une option. Un soldat ne se contente pas d’essayer de neutraliser son ennemi, car s’il ne fait qu’essayer, il mourra. Un marathonien ne se limite pas à essayer de franchir la ligne d’arrivée, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir, quitte à ramper sur les derniers mètres. Un urgentiste ne se limite pas à essayer de sauver des vies, il met tout en œuvre pour le faire, même s’il sait que les chances de réussite sont minimes.

Faire, tout faire, dépasser toutes ses limites n’est en aucun cas un gage de succès, mais dans ce cas, si chute il y a, elle se fera avec tous les honneurs de celui qui a combattu jusqu’au bout. Face à l’impossible, il y a ceux qui essaient et ceux qui ne cessent de marcher jusqu’au bout du bout.

Ceux qui font libèrent le dragon qui est en eux, alors que ceux qui essaient ne font que le nourrir.