Le drame survenu à Nantes ravive une question brûlante : comment sécuriser durablement nos établissements scolaires ?
Face à l’émotion, certains réclament des portiques de détection de masses métalliques, des fouilles systématiques, des contrôles massifs aux entrées.
Mais derrière ces propositions, se cache une illusion dangereuse.

Des réponses illusoires et des risques accrus

Installer des files d’attente devant chaque lycée créerait des cibles parfaites pour des actes malveillants.
Mettre en place des contrôles généralisés à l’échelle nationale serait matériellement irréaliste et juridiquement contestable.
À vouloir rassurer vite, on risque de déplacer le danger sans jamais l’éradiquer.

La réalité est plus complexe, plus brutale.

Les vraies questions à poser

Pourquoi cette montée inexorable de la violence juvénile ?
Pourquoi tant de jeunes portent-ils désormais des armes, parfois dès le collège ?
Pourquoi le personnel éducatif est-il privé du droit de fouiller un sac, même en cas de soupçon grave ?
Pourquoi une telle indifférence grandit-elle face à la cruauté, à la souffrance, à la mort ?

Ces interrogations, encore marginalisées dans le débat public, devraient pourtant être au cœur de toute réflexion sur la sécurité scolaire.

Le besoin d’un courage politique et éducatif

Le réflexe politique de « rassurer vite » est humain, compréhensible.
Mais il ne peut remplacer l’exigence de solutions réalistes, efficaces et durables.

Repenser la sécurité scolaire impose un courage rare : celui de ne pas céder à l’émotion immédiate, mais de reconstruire, méthodiquement, un environnement protecteur.
Former, détecter, responsabiliser.
Agir sur les racines du mal plutôt que sur ses seules manifestations spectaculaires.

Un chantier immense, mais incontournable

Le chantier est colossal. Il ne peut être reporté.
Il commence par accepter de poser les vraies questions, sans tabous, sans faux-semblants.

Car ce qui est en jeu n’est pas seulement la sécurité des lycées.
C’est la capacité de toute une société à protéger ses enfants, sans céder à la facilité ni à l’aveuglement.