En 1963, le zoo du Bronx présentait pour la première fois l’animal le plus féroce jamais identifié. Cet animal, aussi dangereux qu’insolite, n’était rien d’autre qu’un miroir.

61 ans plus tard, cet animal est toujours bien vivant, comme nous pouvons le constater quotidiennement. Communément appelé « homme », il est capable du meilleur comme du pire, le pire étant souvent réservé aux dominants de cette meute infernale.

Contrairement à d’autres espèces animales, l’homme est doté de ce que les scientifiques nomment l’intelligence qui, selon certains, devrait lui permettre de se construire un environnement propice, voire un havre de paix.

Ce bipède, ayant réussi à envoyer des hommes sur la Lune, bien que certains de ses congénères en doutent encore, a aussi bouleversé le monde en repoussant toutes les limites en matière de sciences, d’architecture, d’art, de philosophie, et bien d’autres domaines. Malgré son intelligence apparemment sans limite, l’homme a récemment inventé une autre forme d’intelligence qu’il nomme artificielle, dont l’acronyme est IA.

Il est fort probable que cette IA a été créée pour aider l’homme à trouver ce qu’il appelle la sagesse, un terme inventé pour se rassurer et que très peu parviennent à saisir pleinement.

Nous, animaux, bien moins savants que l’homme, observons ces êtres avec compassion, car bien que dépourvus de leur intelligence, nous possédons d’autres qualités.

Par exemple, nous ne combattons que pour protéger notre territoire, nous nourrir ou défendre nos semblables. Nous avons compris depuis longtemps que tenter d’envahir le territoire d’une autre espèce est vain. Contrairement à l’homme, notre amour est indéfectible et ne s’achète pas. Pour l’obtenir, il n’y a qu’une seule voie pour les plus féroces d’entre nous : être patient, agir avec humilité et gentillesse.

Certains de nos congénères vivent en contact direct avec l’homme, comme les chiens et les chats. La plupart mène une vie paisible, bien que certains soient abandonnés par leurs propriétaires qui partent en vacances.

Plus que jamais, l’homme est une race difficile à comprendre pour nous, animaux de moindre rang. Un de mes rares compagnons humains répétait souvent, quand j’étais plus jeune, « Homo homini lupus est » (l’homme est un loup pour l’homme), qu’il traduisait pour me rassurer, moi, simple loup, par l’homme est le pire ennemi de son semblable.