Alors le gouvernement Barnier chutera ou ne chutera pas ? Cette question, qui enflamme les débats à l’Assemblée nationale et sur les plateaux télévisés, demeure suspendue à une équation complexe où se mêlent stratégie politique et intérêts partisans.
Selon moi, le Rassemblement National n’osera pas appuyer sur la détente à court terme, ce qui plongerait la France dans une crise d’une ampleur encore inégalée. Marine Le Pen, stratège avisée, attendra le bon moment en mars ou avril pour lancer les hostilités, dans un contexte où les vents lui seraient plus favorables et de nouvelles élections législatives à la portée du RN.
Pendant ce temps, le spectacle offert par les politiciens français frôle l’indécence. Chacun prêche pour sa paroisse, se réjouissant ici de la suppression d’une réforme, là d’une loi abrogée, souvent sans vision commune ni regard porté sur l’avenir. Ce jeu de démolition constante n’apporte qu’un spectacle navrant, alors que notre pays continue de s’enfoncer dans une spirale d’endettement abyssale : plus de 3 100 milliards d’euros de dette. Une somme colossale, presque abstraite, mais dont les conséquences réelles se font sentir dans nos écoles, nos hôpitaux, nos infrastructures et, plus largement, sur la cohésion sociale.
Alors que faisons-nous ? Continuons-nous à porter ces œillères confortables, mais destructrices, préférant ignorer les signaux alarmants, ou bien décidons-nous de nous redresser, collectivement et sans délai ? La France a besoin de leadership, de courage et d’une vision claire. Un redressement n’est pas hors de portée, en revanche il nécessite de transcender les querelles partisanes pour placer l’intérêt national au-dessus de tout.
L’heure n’est pas au catastrophisme, mais à la lucide prise de conscience. Le sursaut républicain, à la fois économique et moral, est à notre portée — à condition d’oser. L’histoire nous jugera sur notre capacité à faire face. Serons-nous à la hauteur ?