Dans la vie, il y a deux catégories de personnes : les acteurs et les spectateurs. Autrement dit, il y a celles qui ont le courage de monter sur scène et celles qui se contentent de regarder.

Trop souvent, les spectateurs oublient à quel point il est difficile d’être un acteur et combien de courage cela exige de s’engager à agir. Cependant, la vie est bien faite, car nous sommes tous appelés à être acteurs de notre vie professionnelle et personnelle, et en même temps des spectateurs, parfois acerbes, indulgents, compréhensifs ou, dans certains cas, résignés.

Le problème est que nous oublions volontiers à quel point il est difficile d’agir, de construire une stratégie et d’atteindre des objectifs sans jamais faillir. Nous voudrions que le tailleur de pierres précieuses qui œuvre avec minutie, évite à coup sûr toute impureté qui entraînera l’éclatement de la pierre. Nous aimerions qu’aucune fausse note n’émane d’une symphonie, qu’un spectacle comique soit hilarant du début à la fin, et ainsi de suite. Finalement, notre quête s’appelle perfection.

Hélas, la perfection n’est qu’un mot, une idée que nous n’atteindrons jamais, même si nous pouvons l’entrevoir et, pour certains, la frôler. La perfection est un animal puissant qui ne se laissera jamais attraper. Elle a été créée pour nous narguer, nous inciter à nous dépasser et, certainement, à rêver.

L’idée même de se lancer à la poursuite de la perfection est déjà un succès en soi. Mais, les spectateurs que nous sommes oublient à quel point la perfection est inaccessible. Alors, nous jugeons, critiquons et appuyons sur la tête de ceux qui agissent, oubliant qu’à un moment donné les rôles seront inversés.

Pour certains, la critique dans son simple appareil est devenue un sport internationalement reconnu, alors que pour d’autres, elle n’a pour ambition que de permettre à l’autre d’atteindre la perfection.

Critiquer est une chose, agir en est une autre, et atteindre la perfection en est encore une autre. Si, entre ces trois approches, nous introduisons des liants tels que la compréhension, l’empathie, ou bien encore la compassion, alors nous permettrons à beaucoup de toucher du bout du doigt la perfection.