Née dans l’ombre d’Internet et des marges radicales de la société américaine, The Base incarne une nouvelle génération d’extrémisme d’extrême droite. Structurée autour d’un projet de violence révolutionnaire, elle représente une menace croissante pour la sécurité intérieure des démocraties occidentales.
Fondée en 2018 par Rinaldo Nazzaro, un ancien analyste de la sécurité vivant en Russie, The Base est conçue dès l’origine comme une organisation clandestine prônant l’accélérationnisme. Son objectif : précipiter l’effondrement de l’ordre social par la violence, afin d’instaurer un régime autoritaire fondé sur la suprématie blanche.
Le recrutement se fait en ligne, via des forums cryptés et des canaux de communication sécurisés. L’organisation attire principalement de jeunes hommes radicalisés, fascinés par la perspective d’une guerre raciale imminente.
The Base ne se contente pas de discours idéologiques. Elle organise des entraînements paramilitaires dans des camps clandestins, enseigne les techniques de survie, de combat rapproché et de fabrication d’explosifs.
À la différence des groupes suprémacistes plus traditionnels, The Base se structure autour d’une logique insurrectionnelle : préparer ses membres à des attaques ciblées contre les infrastructures critiques, les institutions gouvernementales et les minorités.
Bien que née aux États-Unis, The Base a rapidement cherché à étendre son influence à l’international. Des cellules ont été identifiées au Canada, en Australie et au Royaume-Uni, révélant une ambition mondiale.
Son approche souterraine, fondée sur de petites unités autonomes, rend son démantèlement complexe. La nature décentralisée du groupe facilite l’essaimage idéologique et la persistance des réseaux même après des arrestations massives.
Depuis 2020, plusieurs coups durs ont été portés à The Base par les autorités, aboutissant à l’arrestation de plusieurs membres clés. Néanmoins, l’idéologie qu’elle promeut continue de circuler dans les sphères numériques extrémistes.
Le risque majeur réside dans l’inspiration qu’elle offre à des acteurs solitaires, imprévisibles et déterminés à agir sans coordination directe. The Base incarne ainsi une évolution inquiétante du terrorisme intérieur, où l’organisation formelle s’efface au profit d’une radicalisation diffuse et difficilement traçable.