Il ne s’agit pas ici de céder à la nostalgie ou de répéter que « c’était mieux avant », mais de constater lucidement l’effondrement progressif de nos repères collectifs.
Nous vivons une époque où la malhonnêteté, la brutalité, la méchanceté et la manipulation ne sont plus dissimulées. Elles sont, au contraire, revendiquées, applaudies, parfois même récompensées.
Autrefois, ceux qui faisaient preuve de cynisme ou de cruauté agissaient avec une forme de honte ou, à tout le moins, de discrétion.
Aujourd’hui, ces comportements sont devenus des marques d’audace, des outils de réussite, des leviers de pouvoir.
La vérité elle-même est devenue une variable d’ajustement.
Les faits sont manipulés.
La morale est reléguée au second plan.
La post-vérité s’impose comme un standard, au profit de l’émotion, de l’opinion, de l’instantané.
Ce n’est pas seulement l’époque que je déteste.
C’est ce qu’elle reflète de nous,
Et plus encore, ce qu’elle annonce pour nos enfants.
Nous sommes en train de construire un monde où :
Un jour viendra où il faudra léguer ce monde à nos enfants.
Dans quel état sera-t-il ?
Quel sens donner à l’éducation, à l’éthique, à la vérité dans un univers où le faux prévaut sur le juste ?
Que deviendra une société qui érige en modèle ceux qui prospèrent par la tromperie, le mépris ou la manipulation ?
J’ai honte, parfois, d’avoir contribué — par silence, par inertie, par confort — à cette dérive.
Et je sais que la responsabilité est collective,
Mais elle est aussi personnelle.
Je n’ai pas la solution.
Mais je ne veux plus rester simple spectateur de la décadence.
Il est temps de réfléchir, de se poser les bonnes questions, et surtout, d’agir.
Pour retrouver du sens. Pour retrouver des repères. Pour reconstruire une société à la hauteur de nos espérances.