À l’heure où les jeux d’influence internationale se durcissent, il est utile de rappeler ce qu’est un Kompromat, terme d’origine russe désignant un « matériel compromettant ». Utilisé à des fins de pression ou de chantage, il peut être authentique, falsifié ou entièrement fabriqué.
L’objectif est toujours le même : obtenir un levier sur une personnalité publique, notamment dans les sphères politique, diplomatique ou économique.
Le Kompromat est une technique historiquement utilisée par le KGB, puis ses successeurs comme le FSB, dans le cadre d’opérations de renseignement et de déstabilisation.
Ce procédé repose sur :
Fonctionnaire britannique homosexuel à une époque où cela était illégal, John Vassall fut piégé et contraint d’espionner pour le KGB. Arrêté le 12 septembre 1962, il sera condamné à 18 ans de prison pour espionnage.
Alors qu’il enquêtait sur une affaire de corruption liée au président Boris Eltsine, le procureur général russe fut discrédité par la diffusion d’une vidéo compromettante, mettant brutalement fin à son initiative judiciaire.
Ancien directeur de l’Alliance Française à Irkoutsk, Yoann Barbereau fut victime d’un montage compromettant orchestré par le FSB. Abandonné par les autorités françaises, il obtiendra en 2020 une condamnation de l’État pour défaillance dans sa protection consulaire.
La Russie a fait du Kompromat une arme d’influence stratégique.
Dans l’écosystème politique russe, l’usage du Kompromat est courant, intégré, accepté comme un outil de pouvoir.
Il combine :
Ce n’est pas tant la vérité qui compte que l’effet produit.
Le Kompromat obéit à une seule logique : l’efficacité.
Peu importe la légalité, l’éthique ou la morale.
Seule compte la capacité à affaiblir une cible, à contrôler une décision, ou à neutraliser un adversaire.
Et en la matière, la Russie possède un savoir-faire aussi ancien que redoutablement structuré.