En février 2022, j’ai mené une mission d’analyse de risques pour le compte de la société Ledger, acteur majeur dans le domaine des cryptoactifs.
Parmi les menaces étudiées, le risque de kidnapping ou de chantage visant les dirigeants et personnels clés de l’entreprise avait été formellement identifié.
Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de fatalité en matière de sûreté.
Un risque identifié n’est jamais abstrait : il finira, tôt ou tard, par se matérialiser.
La seule inconnue réside dans le quand, jamais dans le si.
C’est pourquoi la veille permanente, l’actualisation des dispositifs de sécurité, et la préparation proactive sont les seuls moyens efficaces de réduire les vulnérabilités et d’atténuer les menaces.
L’épreuve subie par Denis Balland, cadre de Ledger, et sa compagne est d’une brutalité inouïe.
Le modus operandi utilisé par les ravisseurs — violence ciblée, mutilation, pression psychologique — n’est pas sans rappeler celui du kidnapping du baron Édouard-Jean Empain, en 1978.
À l’époque, les criminels avaient eux aussi sectionné une phalange pour renforcer leurs demandes de rançon.
Ces méthodes témoignent d’un niveau de détermination élevé, et d’une volonté claire d’obtenir des résultats par la terreur.
Je tiens à saluer ici le travail des enquêteurs, ainsi que l’intervention exemplaire du GIGN, qui a permis d’éviter le pire.
Leur efficacité, leur sang-froid et leur engagement sont à souligner.
J’adresse à Denis Balland et à sa compagne mes vœux sincères de prompt rétablissement, ainsi qu’un soutien total dans l’épreuve qu’ils traversent.