Syrie : un souffle d’espoir ou une illusion dangereuse ?
La chute d’un régime autoritaire est souvent accompagnée par l’espoir d’un renouveau démocratique, un moment où les peuples martyrisés rêvent enfin de voir briller les idéaux de liberté, d’égalité et de justice. Aujourd’hui, les regards se tournent vers Damas, où certains osent croire qu’un vent démocratique pourrait souffler sur la Syrie. Mais, il est clair que cet espoir n’est qu’une illusion. En réalité, la Syrie est bien plus susceptible de plonger dans un tourment encore plus profond, alimenté par des groupes radicaux dont les ambitions sont diamétralement opposées à l’idée même de démocratie.
Le spectre de HTS et de l’État islamique
Parmi les acteurs clés qui risquent de modeler l’avenir de la Syrie, le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) se distingue par ses aspirations inquiétantes. HTS, un groupe jihadiste influent dans le nord-ouest de la Syrie, ne cherche pas à instaurer un régime démocratique, mais un État islamique régi par la charia.
Cette vision, profondément éloignée des valeurs européennes de liberté et de pluralisme, constitue une menace majeure pour toute tentative de reconstruction démocratique.
L’ambition de HTS d’établir un État islamique anéantit l’idée même d’un « vent démocratique ». Au lieu de représenter un progrès, la domination de ce groupe risque de plonger le pays dans une nouvelle ère de répression, où les droits fondamentaux seront bafoués et où toute opposition sera brutalement écrasée.
Ce scénario est particulièrement alarmant pour l’Europe et le reste du monde, qui connaissent déjà les conséquences de l’expansion du jihadisme : terrorisme, instabilité régionale et migrations forcées.
Une démocratie hors de portée
L’aspiration démocratique en Syrie, bien qu’honorable, est aujourd’hui rendue pratiquement impossible par les dynamiques actuelles. Après des années de guerre civile, de destructions massives et de divisions sociales exacerbées, la scène politique syrienne est dominée par des forces qui rejettent explicitement les principes démocratiques.
Une leçon douloureuse de l’histoire
Les exemples récents de l’Irak et de la Libye sont des avertissements éloquents. La chute de Saddam Hussein et de Kadhafi n’a pas conduit à la stabilité ou à la démocratie, mais à des années de chaos et de violence. En Syrie, le risque est encore plus prononcé, étant donné l’influence persistante des groupes jihadistes et la fragmentation sociale extrême.
Pour éviter de reproduire ces échecs, il est essentiel que la communauté internationale comprenne que la démocratie ne peut pas être imposée de l’extérieur, surtout dans un contexte où les forces dominantes rejettent fondamentalement cette idée.
La vigilance internationale, un impératif
Face à cette réalité, la communauté internationale doit adopter une approche réaliste et prudente. Plutôt que de nourrir l’illusion d’une transition démocratique imminente, il est crucial de concentrer les efforts sur la stabilisation et la prévention de l’expansion des groupes jihadistes comme HTS. Cela implique un soutien actif aux forces modérées, un effort coordonné pour empêcher la prolifération des idéologies radicales et une assistance humanitaire pour les populations civiles.
Un avenir sombre, mais pas sans espoir
La démocratie en Syrie, telle que nous l’entendons en Europe, semble aujourd’hui hors de portée. Le vent démocratique que certains espèrent ne soufflera pas sur Damas tant que des groupes comme HTS chercheront à imposer leur vision d’un État islamique. Cependant, en reconnaissant cette réalité et en agissant avec détermination, la communauté internationale peut limiter « les dégâts » et poser les bases d’un avenir plus stable pour le peuple syrien.