Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ou « Organisation de Libération du Levant », est devenu en quelques années un acteur incontournable du conflit syrien.
Formé en janvier 2017, HTS est l’héritier direct du Front al-Nosra, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, désormais engagé dans une stratégie d’enracinement territorial.
Sous la direction de Abou Mohammed al-Joulani, HTS a cherché à se démarquer de l’agenda internationaliste d’Al-Qaïda pour se recentrer sur la dynamique locale syrienne.
Cette évolution vise à :
HTS affiche aujourd’hui une volonté de gouvernance locale, tout en poursuivant des objectifs islamistes radicaux.
Depuis 2017, Abou Mohammed al-Joulani dirige HTS sans partage.
Sous son impulsion :
HTS aspire toujours à l’instauration d’un État islamique en Syrie, mais son discours est désormais orienté vers la lutte contre le régime de Bachar al-Assad, plutôt que vers un projet djihadiste global.
HTS a été un acteur majeur de plusieurs épisodes clés du conflit syrien :
Par son efficacité opérationnelle, HTS s’est imposé comme la principale force militaire dans le nord-ouest syrien.
Pour financer ses opérations militaires et son administration civile, HTS mobilise plusieurs ressources :
Cette diversification financière lui permet de maintenir son autonomie relative, malgré un environnement hostile.
En 2024, HTS conserve :
Malgré les pressions militaires constantes, HTS reste la principale force de résistance organisée dans la province d’Idlib.
Hayat Tahrir al-Cham incarne l’évolution des dynamiques jihadistes modernes, passant d’une logique mondialiste à une stratégie ancrée localement.
En 2024, sa domination sur Idlib et sa tentative de légitimation soulèvent une question centrale : peut-on véritablement transformer un groupe issu du terrorisme international en un acteur politique local durable ?
La trajectoire de HTS illustre les défis complexes que posent les conflits prolongés, où la ligne entre guerre, gouvernance et terrorisme devient de plus en plus difficile à tracer.