La vie est faite de prises de risques et, dans cette composante incontournable de notre quotidien, il y a deux grandes familles de risques.

Il y a tout d’abord les risques acceptables. Attention, cette acceptabilité est trompeuse, car cela ne veut pas dire que les risques identifiés ne se matérialiseront pas, mais que toutes les mesures humainement envisageables ont été mises en œuvre pour que cela ne soit pas le cas.

En l’espèce, la somme des inconnues a été réduite au maximum. Si nous prenons pour exemple la protection d’un chef d’État de premier rang, sa protection sera organisée de telle sorte que plusieurs bulles de protection seront mises en œuvre. Tous les lieux visités seront passés au crible, les points hauts maîtrisés afin de parer à des tirs de longue distance et tous ses déplacements se feront le plus rapidement possible et dans un environnement le plus dégagé possible, etc.

Tout aura été mis en œuvre pour qu’en cas de matérialisation d’un risque, les réactions soient immédiates et endiguées dans les meilleurs délais. Face à une action violente, des groupes d’intervention entreront immédiatement en action, des zones de refuge seront envisagées pour les personnalités, etc.

Si la probabilité de matérialisation des risques a été abaissée à son plus bas niveau, il faut néanmoins garder à l’esprit que le risque zéro n’existe pas. En cas de matérialisation d’un risque identifié, les conséquences seront généralement très graves ou catastrophiques en termes de pertes humaines, de mise en cause des services de sécurité, etc.

La seconde famille de risques concerne les risques inacceptables ou, plus précisément, non maîtrisables. Ce sont le nombre d’inconnues dans l’équation qui sont « non maîtrisables » et ce, quelles que soient les capacités et les moyens mis en œuvre par les services de sécurité.

En l’espèce, une multitude d’événements conjugués avec la loi de l’emmerdement maximum peut totalement faire chavirer le navire. Face à un risque inacceptable, il ne s’agit pas de se dire que l’on est capable de relever le défi, car si cela est le cas, c’est l’égo qui parle et non la raison.

Alors oui, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine constitue un risque non maîtrisable. En effet, les facteurs de risques sont trop nombreux, au premier desquels le fait que l’événement se déroule sur l’eau et qu’un vent de panique pourrait avoir des conséquences catastrophiques. À l’inverse, une cérémonie d’ouverture des Jeux sur les Champs-Élysées entrerait dans la catégorie des risques acceptables, ce qui n’est pas le cas sur la Seine.

Aujourd’hui, deux camps de spécialistes s’opposent sur le sujet et j’espère très sincèrement être dans celui qui aura eu tort. Toutefois, j’ai appris depuis bien longtemps que la roulette russe n’était en aucun cas un jeu.