Nous vivons dans un drôle de monde où l’objectivité est une notion secondaire et, pour le moins, accessoire pour certains. Dans un contexte qui devient de plus en plus complexe, nous sommes submergés par nos sentiments, nos opinions et autres préjugés personnels. Il n’a jamais été aussi aisé d’influencer des cohortes d’êtres humains puisque, pour beaucoup, 1+1 n’est plus égal à 2.
Chacun a son interprétation de la réalité et des preuves qui peuvent être présentées. Ce que nous nommions impartialité a volé en éclats depuis bien longtemps. Ce sont les émotions et les croyances subjectives qui dirigent le monde aujourd’hui.
Pour exister et exprimer notre toute-puissance, nous devons plus que jamais adopter des positions systématiquement tranchées et nettes : j’ai raison et l’autre a tort, point barre. Nous vivons dans un monde où ma grille de lecture est la bonne, alors que celle de mon voisin est totalement fausse.
Personnellement, je suis beaucoup plus basique et, sans aucun doute, moins intelligent que certains. Toutefois, depuis ma petite fenêtre, 1+1 est toujours égal à 2.
Il y a des personnalités politiques que je n’apprécie vraiment pas, ce qui ne m’empêche pas de leur reconnaître des qualités et même partager certaines de leurs analyses. Et ce n’est pas pour autant qu’elles me convertiront.
À titre d’exemple, je sais reconnaître un pogrom lorsque j’en vois un, ce qui ne m’empêche pas de reconnaître une catastrophe humanitaire et d’avoir une pleine compassion pour tous ceux qui souffrent.
J’ai la certitude depuis bien longtemps que rien n’est véritablement noir ou blanc. Aimer et détester sont des positions difficiles à tenir car vient un jour où elles finissent par s’entrelacer.
Dans tous les cas, être totalement objectif est un exercice bien difficile, car finalement, nous ne sommes que des êtres humains.