Une catégorie dans les parties prenantes des agressions au quotidien dont on parle rarement est celle des victimes. Toutes ces victimes ne font pas de bruit et souffrent en silence de manière presque religieuse. Beaucoup d’entre elles endossent ce nouveau statut alors qu’elles ne demandaient rien à personne.
Et pourtant, un prétendu regard, une jupe jugée trop courte, une rue mal éclairée, un coup de klaxon, la passivité de ceux qui les entourent, un acte terroriste au nom de Dieu, une partie de foot devant un immeuble, etc. va faire basculer leur vie, mais également celle de leur entourage.
Si la violence brise des os et déchire la chair, elle a aussi et surtout un impact psychologique incommensurable dont certaines victimes ne se relèveront jamais.
Alors, il est bien beau de faire des zooms sur les forces de sécurité intérieure afin de dénoncer tel ou tel acte isolé. Il est bien beau de dire que la prison ne règle rien, que ces pauvres délinquants et criminels n’ont pas eu de chance. Il est bien beau de vouloir supprimer les BAC ou de désarmer la police. Toutes ces postures sont aussi creuses qu’insultantes pour les centaines de milliers de personnes qui se font gratuitement agresser tous les ans.
La plupart des victimes prendront perpétuité, car le temps n’effacera pas ce qu’elles ont subi, le temps ne fera qu’atténuer les cicatrices.
Le silence de toutes ces personnes, quels que soient les noms dont on les affuble, me révolte littéralement. À quand des tweets pour dénoncer le viol d’une jeune femme rue de Rivoli en plein cœur de Paris ? À quand des tweets pour dénoncer l’aveuglement de la justice dans certains cas ? À quand une dénonciation objective de tous ces voyous qui pourrissent le quotidien de personnes qui ne demandent rien d’autre que vivre sereinement ?
Les victimes ont un statut, les voyous pour la majorité d’entre eux devraient avoir un numéro d’écrou.