Lorsque l’on aborde le sujet des risques, il est essentiel de garder à l’esprit que l’on s’adresse toujours à trois populations bien distinctes.
Tout d’abord, il y a ceux qui en n’ont « rien à faire ». Cette catégorie n’est pas concernée par le sujet, quelle que soit l’évidence que vous pourrez leur présenter. Ils survolent les risques depuis tant d’années que plus rien ne les effraie, jusqu’au jour où…
Ensuite, viennent ceux qui comprennent la nature du risque qui leur est présentée et qui, de fait, en acceptent l’existence. Par conséquent, ils prendront toutes les mesures nécessaires pour le contenir, le contourner, voire minimiser ses impacts potentiels.
Enfin, il y a ceux pour qui le risque relève du fantasme, croyant que le risque identifié ne se matérialisera jamais. Et vous savez quoi, ils ont souvent raison. Car fort heureusement, tous les risques identifiés, même les plus critiques, ne se matérialisent pas toujours. Toutefois, le jour où le risque devient une réalité tangible, alors « la cabane tombe sur le chien ».
En matière de gestion des risques, il ne s’agit en aucun cas d’adopter une posture du « j’ai raison et tu as tort », car en réalité, l’une des deux parties aura toujours raison. Gérer les risques consiste à évaluer en permanence leur niveau de criticité, obtenu notamment en croisant le niveau de probabilité et celui de la gravité. Le niveau de criticité permet alors de distinguer les risques supportables de ceux insupportables.
Dans cette optique, tout l’exercice consiste à avoir une définition très claire des termes « supportables » et « insupportables ». Par exemple, une perte de 10 millions d’euros pourrait être supportable pour une multinationale, alors qu’elle serait insupportable pour une PME. De plus, la matérialisation d’un risque entraîne toujours des impacts indirects, souvent plus importants (perte de clients, atteinte à l’image de marque, litiges, etc.) que les impacts directs.
« Un pessimiste est un optimiste bien informé ». Mark Twain
Ainsi, en matière de gestion des risques, il est primordial d’être capable de communiquer avec toutes les parties prenantes, en particulier celles qui sont les plus réfractaires. L’analyse des risques ne consiste pas à être pessimiste ou optimiste, mais simplement réaliste.