Ce sont les mots qui doivent fuser pour exprimer un désaccord et jamais les balles, car la violence est l’apanage des fous. Je me rappelle comme si c’était hier de ce vendredi 13 novembre 2015. J’avais organisé chez moi une partie de poker avec des amis et puis j’ai reçu une, deux, puis trois notifications me faisant comprendre que quelque chose de très grave avait pris forme. Après deux « All in » aveugles, je suis allé dans mon canapé et j’ai allumé la télé.
Alors que les minutes, puis les heures s’égrainaient, j’ai ressenti une douleur immense qui envahissait tout mon corps et je pouvais même depuis chez moi sentir l’odeur du sang et celle de la poudre, alors que la mort planait.
Je pensais à toutes ces victimes fauchées dans leur vie au cours d’une soirée qui devait être empreinte d’amitié et de joie de vivre.
Je pensais à toutes ces familles qui allaient voir leur vie voler en éclat dans un océan de douleur qui serait à jamais indescriptible.
Je pensais à tous ceux qui allaient combattre le mal à l’état pur, pénétrant dans l’antre du diable.
Aux pompiers, infirmiers et médecins qui face à ces femmes et hommes déchirées allaient être marqués aux fers de la douleur, de l’incompréhension et parfois celui de l’impuissance.
Ne pas oublier ce jour funeste n’est pas une obligation mais un devoir, car nos pensées réunies apporteront à ne pas en douter un peu de chaleur à toutes les victimes et leurs proches, mais aussi à tous ceux qui ont été des acteurs malgré eux de cette effroyable soirée.