Il est acquis maintenant que Vladimir Poutine et ses conseillers militaires, en préparant le plan d’invasion de l’Ukraine, pensaient que « l’affaire serait pliée » en quelques jours.
Beaucoup de spécialistes militaires parlent aujourd’hui « d’erreur de calcul » de la part du chef du Kremlin.
Il faut toutefois faire très attention avec les erreurs de calcul, car si l’erreur est identifiée comme telle par des observateurs extérieurs, il est peu probable que l’auteur de l’erreur soit du même avis, bien au contraire.
Bien plus que des calculs, atteindre un objectif implique de bâtir une stratégie et de très nombreuses tactiques. Une stratégie digne de ce nom est toujours à géométrie variable, sans quoi elle est vouée à l’échec. Les militaires aiment dire que « c’est le terrain qui parle », ce qui peut se traduire par : il y a toujours une grande différence entre la théorie qui consiste à bâtir une stratégie sur le papier et celle de la mettre en œuvre sur le terrain.
Le pire ennemi de toute stratégie est la certitude, car le résultat final est toujours le fruit d’une multitude de variables, aussi infimes soient-elles. En stratégie, deux plus deux ne font pas forcément quatre.
Dans ces conditions, il est assuré que Vladimir Poutine va adapter, et sans nul doute avec un machiavélisme certain, sa stratégie aux conditions qu’il rencontre aujourd’hui sur les terrains militaires et sur celui des sanctions.
En l’espèce, l’exercice ne sera pas simple, car les facteurs sont multiples tels que le climat en Ukraine, le moral des troupes et celui de sa population, la logistique, etc. Nul doute aussi que Vladimir Poutine intégrera dans sa réflexion stratégique des théâtres d’opérations comme l’Afghanistan, et cela sans oublier qu’avec une fronde et cinq pierres le jeune pâtre de Bethléem David a terrassé l’homme de guerre et champion philistin Goliath.