Le monde de la sécurité bascule déjà vers une ère où l’humain ne sera plus seul aux commandes. Demain, policiers, gendarmes et agents privés ne seront plus seulement formés, ils seront augmentés. Ce futur n’est plus une hypothèse, mais une trajectoire.
La frontière entre l’humain et la machine s’efface
Dans les laboratoires de Boston Dynamics ou de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) américaine, les prototypes d’exosquelettes capables de décupler la force et l’endurance sont déjà testés par des militaires.
Imaginez un agent équipé d’un exosquelette invisible, d’un uniforme intelligent capable d’analyser en temps réel sa fréquence cardiaque, son stress ou bien encore son exposition à des toxines, et tout cela n’est pas de la science-fiction, mais juste une question de temps.
La vision sera, elle aussi, bientôt augmentée avec des lentilles connectées, en développement au Japon et en Israël. Demain, ces lentilles intégreront reconnaissance faciale et vision nocturne. Un simple clignement permettra d’identifier un suspect dans la foule.
Drones de poche et implants connectés
Sur le terrain, la miniaturisation changera aussi les règles. Les membres des forces de l’ordre détiendront des micro-drones capables de suivre un individu dans un espace clos. Demain, ces engins se logeront dans une poche, déployables d’un geste, autonomes grâce à l’intelligence artificielle embarquée.
Les oreillettes, elles, disparaîtront. Les militaires américains explorent les implants de communication sécurisée, basés sur la transmission osseuse. Fini les parasites, fini les réseaux brouillés, car la voix passera directement par le squelette.
Les agents privés, eux, disposeront de lunettes de réalité augmentée. Toutes les anomalies d’un site, toutes les alarmes, apparaîtront dans leur champ de vision. Ils pourront, en une fraction de seconde, déclencher l’envoi d’un drone, contacter les forces publiques ou verrouiller un accès.
La surveillance totale, horizon d’un monde sans angles morts
Selon Interpol, plus de 60 % des pays membres investissent aujourd’hui dans l’analyse algorithmique des comportements. Les caméras dites « émotionnelles » évaluent les micro-expressions du visage, comme la peur, la colère ou le mensonge. En Chine, ces systèmes sont déjà déployés dans les gares et aéroports.
Ce n’est qu’un début. L’Union européenne soutient, dans le cadre du programme Horizon Europe, plusieurs projets de recherche portant sur la sécurité et la surveillance intelligente, dont certains explorent l’analyse automatisée du comportement ou des signaux émotionnels à des fins de prévention des menaces.
L’ADN comme ultime identité
L’idée semble folle, mais demain, à chaque délivrance de carte d’identité ou passeport, un prélèvement ADN sera effectué afin d’alimenter une base de données mondiale. Certains États expérimentent déjà des registres génétiques nationaux pour faciliter les enquêtes criminelles.
Les progrès de l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui de croiser des milliards de profils. Certains experts estiment qu’à terme, plus de 90 % des crimes comportant une trace biologique pourraient être élucidés en quelques heures. Un rêve pour les enquêteurs, un cauchemar pour les défenseurs des libertés individuelles.
L’inévitable glissement de la fenêtre d’Overton
Ce qui semblait hier impensable deviendra demain acceptable. L’histoire des sociétés l’a toujours prouvé. Face à des menaces de plus en plus diffuses et violentes, comme le terrorisme, les homicides, la cybercriminalité ou bien encore le désordre social, la tentation du contrôle total avancera pas à pas.
Toutes les études montrent que la tolérance sociale à la surveillance augmente après chaque crise majeure, car la peur sert de levier, et chaque levier, actionné au nom du bien commun, déplace un peu plus la fenêtre.
Le jour viendra où policiers, gendarmes et agents privés ne seront plus des humains parmi d’autres, mais les premiers maillons d’un système post-humain. Non pas parce qu’ils auront cessé d’être hommes et femmes, mais parce que la machine aura commencé à penser pour eux.