Depuis des années, la question planait, comme un spectre silencieux dans les couloirs des chancelleries et des états-majors à savoir quand Israël frapperait-il l’Iran ? Ce scénario redouté, longtemps contenu dans le domaine des hypothèses stratégiques, a fini par prendre corps. Dans la nuit du 12/13 juin 2025 l’armée israélienne est passée à l’acte.
L’opération, baptisée Rising Lion, s’est déployée avec une précision redoutable. Les sites d’enrichissement d’uranium, cœur du programme nucléaire iranien, ont été visés. Mais l’offensive ne s’est pas limitée aux infrastructures. Les principaux ingénieurs du programme figurent eux aussi parmi les cibles désignées.
La fin des ambiguïtés
Le flou diplomatique et les sous-entendus qui rythmaient jusqu’ici les relations entre les deux puissances se sont dissipés en quelques heures. Nous ne sommes plus dans le jeu d’équilibre ou de dissuasion mutuelle. Le conflit est désormais déclaré. Une guerre ouverte oppose Israël à l’Iran, avec des contours encore incertains mais une réalité qui ne peut plus être ignorée.
Chaque camp a franchi une ligne qu’il s’efforçait jusqu’alors de ne pas dépasser. Ce qui relevait de l’intimidation est devenu action militaire concrète.
Un choc aux répercussions globales
L’impact dépasse déjà le théâtre du Moyen-Orient. Les marchés n’ont pas tardé à réagir et le prix du baril de Brent s’est envolé de près de 10 %, alimenté par la crainte qui plane sur le détroit d’Ormuz. En effet, ce passage stratégique qui est essentiel pour le transport de près d’un cinquième du pétrole mondial, devient une zone de tension extrême.
Au-delà des seules questions énergétiques, c’est tout l’équilibre d’une région du monde qui vacille. Les capitales occidentales observent la situation avec une inquiétude croissante. Chacun mesure les risques d’un embrasement généralisé.
Le scénario américain en suspens
Reste une interrogation majeure, lourde de conséquences. Comment réagira l’Iran ? Jusqu’où ira sa riposte ? En réponse au soutien indirect des Etats-Unis, une option demeure sur la table qui serait de frapper directement des intérêts américains présents dans la région. Bases militaires, navires, personnels diplomatiques, les cibles potentielles ne manquent pas.
Mais Téhéran sait qu’une telle décision serait périlleuse. Car franchir ce seuil reviendrait, presque mécaniquement, à provoquer une réponse militaire directe du géant américain. Et cette perspective, jusqu’ici contenue, deviendrait alors pratiquement inévitable.
Dans ce face-à-face tendu, chaque heure qui passe alimente un peu plus l’incertitude. Une guerre de choix s’est muée en guerre de nécessité. Et le monde, suspendu à l’évolution des événements, retient son souffle.
Il ne fait aucun doute que les mollahs chercheront à frapper Israël dans les heures qui viennent, mais la question en suspend est de savoir jusqu’où ils iront ?